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0 - L’histoire de la musique à grands pas (résumé)

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Attention, les périodes définies ci-dessous ne sont qu’indicatives !

Ve-XIVe siècles : le Moyen Âge

Jusqu’au IXe siècle, l’Église s’efforce d’imposer partout le chant grégorien ou « plain-chant ». Cette musique austère se déploie en amples mélodies monodiques (une seule voix), dont le rythme et les inflexions sont étroitement liés au rythme et aux inflexions du texte liturgique (écouter un exemple).

Au IXe siècle, premiers essais pour noter la musique.

À partir du Xe siècle, on amplifie les chants grégoriens en leur ajoutant de nouvelles paroles ou des vocalises, puis en les doublant avec d’autres voix et en les développant (écouter). C’est le début de la polyphonie.

Au XIIe et XIIIe siècles, la musique profane s’épanouit avec les troubadours (écouter) puis les trouvères. C’est la période de l’amour courtois, des chansons de geste et des jeux. Les mélodies sont monodiques, simples mais raffinées, inspirées par le chant grégorien et la musique populaire, tel le Jeu de Robin et Marion d’Adam De La Halle (1280 : écouter des extraits) .

Le XIVe siècle, est une période d’intenses recherches polyphoniques et rythmiques complexes (Ars Nova) menée notamment par Guillaume de Machaut (écouter son Hoquet David). L’écriture musicale arrive quasiment à la perfection.

XVe-XVIe siècles : la Renaissance et l’apogée de la polyphonie

Le XVe siècle est une période trouble. La guerre de 100 ans entraine le déclin du trône de France au profit des cours d’Angleterre et des Ducs de Bourgogne. Avec ce qu’il est convenu d’appeler ”l’école franco-flamande”, les recherches de l’Ars Nova sont mises au service d’un art plus simple et plus expressif. Trois grandes formes polyphoniques vocales coexistent : messe, motet et chanson profane (écouter une chanson de Josquin des Prés). Début des danses instrumentales : basses (lentes : écouter) et hautes (rapides : écouter).

Le XVI siècle, malgré la Réforme et les guerres de religion, est une période d’épanouissement de l’individu, pleine d’optimisme et de joie de vivre. La musique est désormais un divertissement raffiné, un plaisir de l’oreille et de l’intelligence, fait pour les hommes et non plus prioritairement dédié à Dieu. C’est l’apogée de la polyphonie vocale a capella (sans accompagnement instrumental) : profane (chansons, madrigaux : écouter un madrigal de Carlo Gesualdo) et religieuse (messes, motets : écouter un motet de Giovanni Pierluigi da Palestrina). Les instruments se perfectionnent (orgue, virginal puis clavecin, luth, violes), donnant naissance à la suite de danses (écouter un tourdion de Pierre Attaingnant), origine de toutes les grandes formes instrumentales ultérieures (symphonie, concerto, sonate, etc.).

1600-1750 : la musique à l’époque baroque

Période très riche, mélange de rigueur et de fantaisie, règne du mouvement et de la métamorphose, marquée par le procédé de la basse continue (ou basse chiffrée) qui laisse beaucoup de place à l’improvisation. La polyphonie est remplacée par la monodie accompagnée où la voie supérieure est mise en valeur (écouter le Lamento d’Ariane de Claudio Monteverdi). Naissance des grandes formes : opéra, cantate, oratorio, fugue, suite, sonate, concerto grosso puis de soliste (écouter un extrait d’un concerto de Antonio Vivaldi). Naissance de la notion d’orchestre, abandon progressif du luth et de la viole au profit du violoncelle (écouter le début de la Suite BWV 1007 de Johann Sebastian Bach).

Vers la fin, le style dit ”galant” et le style dit ”sensible” (Empfindsamer Stil) sont préférés aux complications du goût ”baroque” : on finit par abandonner la basse continue et le contrepoint au profit de la voix supérieure, mise en valeur par une harmonie plus verticale. Transition vers une musique plus simple et plus chantante, mais plus contrastée et riche en émotions (écouter une Fantaisie pour piano-forte de Carl Philipp Emanuel Bach).

1750-1830 : les « classiques » et les « préromantiques »

La fin du XVIIIe siècle est la période des « Lumières » en France (Aufklärung en Allemagne) qui préparent les esprits à la révolution. La notion de « classicisme » désigne ici une période où la musique atteint une sorte d’équilibre entre rigueur et fantaisie : ce style (qualifié de « divin » chez Wolfgang Mozart) est très structuré mais sait séduire et émouvoir sans complications inutiles. Les formes se stabilisent : forme sonate à 2 thèmes, sonate et concerto de soliste en 3 mvts, symphonie en 4, opéra. L’orchestre est plus fourni et plus puissant (cordes + bois, cuivres et timbales : écouter le mvt 1 de la Symphonie Londres de Joseph Haydn).

Au début du XIXe siècle, l’esprit de la révolution française influence tous les domaines. L’artiste se libère de la servitude des nobles (Ludvig von Beethoven). Il travaille pour un plus large public. Il revendique sa liberté d’expression, choisit ses livrets, s’épanche dans les Lieder (Franz Schubert : écouter). Les formes classiques commencent à être adaptées librement. Avec le perfectionnement du piano, la virtuosité se développe (écouter la fin du 3e Concerto de Ludwig van Beethoven).

1830-1870 : les « romantiques »

Le romantisme est un mouvement qui met au premier plan l’expression de l’individu : ses sentiments, ses passions, les élans de sa sensibilité, la fantaisie de son imagination (Hector Berlioz, Robert Schumann, Frédéric Chopin… : écouter une Mazurka). Les formes classiques évoluent en se développant : symphonie, concerto mettant en valeur un soliste virtuose, opéra « continu » (Richard Wagner : écouter un extrait de Tristan et Iseult). Des formes nouvelles apparaissent : poème symphonique (Franz Liszt : écouter le début de Mazeppa), musique de scène, nombreuses formes pianistiques (ballade, rhapsodie...). L’orchestre est développé, les instruments à vent portés à leur perfection (clés, pistons), les percussions davantage utilisées.

1860-1900 : les « postromantiques »

Tous les caractères du romantisme sont poussés à leur paroxysme, parfois jusqu’à la boursouflure : expression des sentiments, musique à programme, taille de l’orchestre (Anton Bruckner, Gustav Mahler : écouter le début du mvt 4 de la Symphonie Titan). Exacerbation de l’identité individuelle, mais aussi nationale : recherche des racines, inspiration du folklore. Partout où des conservatoires ont été créés (Russie, Tchécoslovaquie, Norvège…), des écoles nationales se développent (Modest Moussorgski, Antonin Dvořák, Edvard Grieg : écouter le début de Peer Gynt). La tonalité est plus en plus mise à mal par le chromatisme.

1890-1950 : les modernes

Retour à une expression plus tempérée, notamment : « impressionnisme musical » (Achille Claude Debussy : écouter le début du Prélude l’après-midi d’un Faune) et expression de l’identité nationale par l’utilisation du folklore (Béla Bartók : écouter la fin de la Suite de danses). Par contre, le langage musical se libère de plus en plus des contraintes de la tonalité pour aller vers le chromatisme, la modalité et même l’atonalité.

Après 1920, il devient difficile de définir une tendance générale. Les compositeurs se regroupent par affinité (ex. : groupe des six). Coexistence de langages divers : tonal, atonal, polytonal, modal. Naissance du jazz qui influence le « classique ». Cependant, entre les deux guerres mondiales, deux grandes tendances dominent : le dodécaphonisme (Arnold Schönberg : écouter le début de la Première symphonie de chambre) et le néoclassicisme (Igor Stravinski : écouter un extrait de Pulcinella).

1945 jusqu’à aujourd’hui

Les tendances précédentes se confirment : dans les années 1950, le dodécaphonisme conduit au sérialisme total qui aboutit à une impasse ; à partir de 1948, apparition de la musique concrète, puis électronique et électro-acoustique. Expérimentations multiples : hasard (John Cage), aléatoire, spatialité, citation-collage, théâtralisation.

Aujourd’hui, il semble que toutes les expériences aient été tentées. Les compositeurs font usage de tout ce qui a été inventé avant eux et le mettent au service de leur expression personnelle. Généralement, c’est la recherche de timbres et d’ambiances sonores qui domine ; la mélodie et le rythme sont mis au service du « son » traité comme une matière. Avec les musiques « minimalistes » et « planantes », un fort sentiment tonal réapparaît (écouter un extrait du Concerto pour violon de Glass).

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