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Beethoven - La cinquième symphonie

fr-de-f11, le 26/03/2007

Lorsque l’on parle de Ludwig van Beethoven, on pense immédiatement à la symphonie en Do min (op. 67, naturellement). Elle est une des deux seules en mineur, avec la neuvième, mais le quatrième mouvement de cette dernière, « Ode à la joie« , est en Ré Majeur. Dans cette cinquième symphonie, le final triomphant est également au ton homonyme : Do majeur. Mais revenons au premier mouvement.

Il obéit aux règles du plan de la forme sonate bithématique mais en mineur : exposition, reprise de l’exposition, développement puis réexposition et coda conclusive.

Dans l’exposition, on entend d’abord les deux thèmes A et B. Le premier, « trois brèves une longue« (écouter), a apporté à lui seul toute la renommée de cette symphonie. On a l’impression que c’est le destin qui frappe à la porte de Beethoven. Petit à petit, ce thème devient modulant (écouter), il emprunte à si bémol mineur, qui se transforme, grâce à un accord, en dominante de Mi bémol majeur. C’est la fin du premier thème, rythmique, puissant, prenant. Jamais un thème n’a été plus « masculin« .

Puis vint un appel de cor toujours en Mi bémol majeur. Il introduit le second thème, au ton relatif de do mineur, joué aux premiers violons (écouter). Ce thème B est radicalement opposé au premier, il est plus mélodique, beaucoup moins rythmique aussi ; il ne se compose que de noires : c’est le thème « féminin« . Mais le motif du destin résonne encore aux cordes graves. Il restera omniprésent jusqu’à la fin de cette symphonie. On peut y voir le début de la symphonie cyclique (ex. : les trois dernières symphonies de Piotr Ilitch Tchaïkovski). Le thème B passe aux flûtes, revient aux violons. Il subit une très grande montée en puissance, et dans cet élan arrive la phrase conclusive, qui se termine par une cadence parfaite très affirmée sur le motif « trois brèves une longue« . C’est la fin de l’exposition.

Arrive ensuite le développement tout aussi intense. C’est le thème A qui est développé, introduit par l’appel de cors (écouter). Un dialogue entre les vents, et les cordes dans le grave, s’installe. Les deux groupes entament un grand décrescendo jusqu’au murmure. Le silence en devient presque stressant. Enfin, le thème du destin, revient, triomphant. Il est répété, avec l’énergie du désespoir, jusqu’à ce qu’arrive la réexposition.

L’instrumentation est différente de l’exposition initiale, mais l’intensité est la même (écouter). Jusqu’à ce qu’arrive un imprévu solo de hautbois, adagio, calme et serein. Après ce bref temps de répit, la montée en puissance reprend (écouter), nous emmène vers sol mineur, qui, par le même procède que tout à l’heure se transforme en dominante de do. L’appel de cors aurait dû (comme Beethoven l’avait écrit) être laissé aux bassons ; les cors en mi bémol de l’époque ne pouvant jouer en do. Puis vint le second thème (écouter), en Do majeur, car à l’inverse de Wolfgang Mozart, Beethoven se refuse à changer le mode pour son thème féminin. Il évolue comme dans l’exposition, jusqu’à la phrase conclusive en Do majeur. On peut alors penser que ce mouvement va s’arrêter là , mais, c’est mal connaître Beethoven.

Il transforme l’habituelle "petite" coda de Mozart ou de Joseph Haydn en véritable développement terminal (écouter) où il enchaîne fortissimo et piano, l’alternance entre l’harmonie et les cordes sera aussi là , mais le rythme de cet échange va alors s’accélérer jusqu’à l’ultime phrase, sur le motif du destin, joué par l’orchestre fortissimo en apothéose.

Version intégrale de ce 1er mvt sur instruments d’époque :

Ce mouvement est l’un des plus intenses de l’histoire de la musique. On retrouvera cette intensité dans les œuvres de Beethoven en do mineur, son troisième concerto pour piano et son quatuor opus 18 numéro 4. Mais tout le génie de l’Allemand se remarque surtout dans cette symphonie, composée en même temps que la suivante en fa majeur, "pastorale", et que la fantaisie opus 80 pour chœur, piano et orchestre, où Beethoven manifeste déjà l’envie d’ajouter la voix à sa symphonie.

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