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La musique de synthèse

J.-F. Lucarelli (espace-midi.com), le 28/11/2012

Nous vous conseillons de visiter le site Espace-midi et d’écouter au moins une œuvre au format MIDI pour accompagner la lecture de cet article.

Sans l’intervention d’aucun musicien, la musique de synthèse est entièrement créée par l’ordinateur. Mais depuis l’interprétation de la neuvième symphonie de Beethoven dans le film « Orange Mécanique », bien des choses ont changé. Un PC ordinaire peut déjà réaliser des merveilles, tandis qu’une carte son démocratique ou un synthétiseur réalisent des sonorités ressemblant à s’y méprendre à celles d’un vrai orchestre.

Mais les interprétations restaient mécaniques, jusqu’à il y a peu. Il fallait, pour tenter d’insuffler une âme à ces sonorités, introduire des petites imperfections, des petites variations dans un tempo trop constant ou dans la force des notes, des décalages imperceptibles, mais réalistes, entre les notes graves et aiguës, ou encore contrôler les attaques de chaque note. Le rythme devait posséder une respiration qui n’a plus rien de mécanique, les mélodies devaient acquérir un « espressivo » qui leur donne une âme.

Il fallait encore apprivoiser les banques de sons fournies, ces échantillons qui forment l’alphabet de la musique de synthèse. Ces banques se révélaient généralement identiques, que ce soit pour la musique baroque, classique ou moderne.

Le grand cercle d’amateurs que constitue l’Internet a permis des collaborations spontanées pour améliorer ces techniques, et on trouve actuellement sur la toile des interprétations grandioses, même si elles restent encore loin derrière une vraie interprétation. La difficulté est rendue encore plus ardue par la diversification des installations techniques, qui fait que chaque musicien entend « son » interprétation sur « son » matériel.

Je ne remercierai jamais assez tous ceux qui ont participé à ce travail gigantesque, jugé de surcroît inutile par certains.

Je pense spécialement aux mécènes qui ont rassemblé sur leurs sites toutes ces œuvres, accordant de temps à autres leurs félicitations ou leurs commentaires. Je n’oublie surtout pas Ramón Pajares Box, devenu au fil de notre collaboration un véritable ami. Nous avons tous deux passé de nombreuses heures à commenter nos travaux respectifs, à les améliorer, à imaginer des astuces techniques, n’oubliant jamais la dimension artistique des œuvres à recréer.

Sans nulle doute, les années à venir verront encore de nombreux progrès, et on peut espérer que l’ordinateur, ou une autre machine dédicacée, devienne un jour ce qu’était jadis le piano placé dans le coin du salon : on pouvait y entendre les pires tortures musicales, mais aussi les merveilleuses mélodies de futurs grands musiciens.

Soyez donc indulgents en écoutant ce volume de musique de synthèse. Le chemin à parcourir est encore bien long.

J.F. Lucarelli, Mai 2004

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