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Michael Haydn
Biographie

Michael Haydn en bref

Nom Haydn
Prénom Michael

Naissance 14/09/1737, à Rohrau (Autriche)
Décès 10/08/1806, à Salzbourg (Autriche)

Nation Autriche
Époque musicale Classique

Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Haydn

Premières années

Michael Haydn est né le 14 septembre 1737 à Rorhau, en Autriche (près de la frontière avec la Hongrie). Il est l’un des 12 enfants de Mathias Haydn, charron et futur bourgmestre, harpiste à ses heures (sans qu’il sache pour autant lire une partition), et de sa femme Anna Maria (née Koller), cuisinière au château des Harrach, seigneurs locaux. La plupart des enfants mourront avant l’âge adulte, mais parmi les survivants, on trouve notamment un autre grand compositeur, Joseph Haydn, de cinq ans l’aîné de Michael (ou Hanssmichel, comme le surnomme son père). Les deux reçoivent une première éducation musicale à Rohrau, puis à Hainbourg, où ils chantent dans un chœur.

En 1745, notre ami continue sur les pas de son frère Joseph en entrant comme choriste à la cathédrale Saint-Étienne de Vienne, sous la direction du Kappelmeister Georg von Reutter, lequel ne prend pas particulièrement les deux Haydn en affection (plus tard, Michael déclarera à un ami, en passant devant ces lieux, que "pendant des années, dans cette chère maison, je recevais une brimade par semaine"). Par exemple, lors d’une représentation devant l’impératrice Marie Thérèse, cette dernière offre au jeune choriste une bourse de 24 ducats pour sa performance. Michal en envoie la moitié à son père, qui vient de perdre un de ses animaux, tandis qu’il confie l’autre moitié à Reutter, qui se proposait généreusement pour les lui garder. Il ne les reverra jamais (bon, d’un côté, quelle naïveté…).

À Saint-Étienne, on lui enseigne les bases de la théorie et de la pratique musicales, ainsi que le violon et l’orgue, avec lequel Haydn s’avère rapidement assez bon pour accéder au poste d’organiste adjoint à la cathédrale. Ainsi, bien que sa "carrière" de choriste prenne fin en 1752, il peut rester à la cathédrale jusqu’en 1757. Détail important pour la suite : c’est là qu’il a l’occasion de se familiariser avec la musique des plus grands compositeurs de son temps.

Vers cette époque, il reçoit aussi une bonne éducation générale (histoire, géographie,...) chez les jésuites. En 1753-1754, il a comme camarade le compositeur Johann Georg Albrechsberger. Il se forme par ailleurs à la composition en autodidacte avec le fameux Gradus ad Parnassum de Johann Joseph Fux, qui servit également à son grand frère ainsi qu’à Wolfgang Mozart, pour ne citer qu’eux. Sa première œuvre connue, la Missa in honorem Sanctissimae Trinitatis (Messe en l’honneur de la Sainte Trinité, si mes souvenirs de latiniste ne m’abusent), date de 1754 et dépasse de loin la première œuvre du genre de son frère Joseph.

Carrière

En 1759, le monastère bénédictin de Göttweig lui commande une Messe en Do Majeur puis, à l’occasion d’un pélerinage à Mariazelle, un Ave Regina.

En 1760, il est nommé maître de chapelle à l’évêché de Grosswardein (à l’époque en Hongrie ; mais actuelle Oradea, en Roumanie), chez le comte Adam Patáchich. De cette période date ses premières symphonies, Sa paie ne couvrant pas ses besoins, il doit en plus gagner de l’argent avec des travaux personnels. Il quitte donc cette situation peu avantageuse en avril 1762 et, l’année suivante, il est à Salzbourg, ville où il restera jusqu’à sa mort.

Le 14 août 1763, il y devient donc maître des concerts et de la musique de la Cour pour le prince-archevêque Siegmund, comte de Schrattenbach, puis pour son successeur Hieronymus, comte Colloredo. Il obtient rapidement une position dominante au sein de la Chapelle de Salzbourg, dépassant de loin la plupart de ses collègues plus âgés. Il collabore ici avec le vice-maître de chapelle Leopold Mozart et son fils Wolfgang Mozart. Là , il compose des symphonies, des concertos et de la musique de chambre pour la Cour, ainsi que des œuvres scéniques pour le théâtre de l’université.

Les relations entre Michael Haydn et les Mozart

Les relations entre Michael Haydn et le jeune Mozart semblent avoir très cordiales. Bien qu’on trouve quelques remarques négatives du second sur le premier dans sa correspondance, Wolfgang tenait toutefois la musique de Michael en haute estime. Sans pouvoir dire avec certitude qu’il fut l’élève de Michael, Mozart étudia l’œuvre des deux frères Haydn et s’en inspira à plusieurs reprises, notamment pour son Requiem (écouter un extrait) qui s’inspire de celui de Michael donné à Salzbourg en 1771 (Wolgang était probablement dans l’orchestre : écouter un extrait). De plus, les deux compositeurs coopérèrent de temps à autres. Enfin, ce fut Michael qui présenta les premières œuvres de Mozart à son frère Joseph. Ils restèrent en contact même après le départ de Mozart pour Vienne.

Les relations avec Leopold Mozart sont quant à elles un peu plus ambiguës, étant donné les qualifications de Michael et son statut de rival potentiel pour Wolfgang. Ainsi, Leopold se montrait généralement avenant à l’égard de Haydn, mais, lorsqu’un poste était en jeu, il pouvait au contraire le critiquer et lui retirer tout son soutien pour avantager son fils (ce qu’on comprend aisément).

Le 17 août 1768, Michael épouse Maria Magdalena Lipp, fille du second organiste de la cathédrale, chanteuse à la cour de Salzbourg, connue pour avoir figuré comme interprètes dans certains des premiers opéras de Mozart. Ils ont une fille, Aloisia Josefa, née en janvier 1770, mais elle dépassera à peine son premier anniversaire.

En 1777, Michael succède à Anton Cajetan Adlgasser comme organiste à l’église de la Sainte-Trinité, puis à Wolfgang Mozart au même poste de la Cathédrale de Salzbourg en 1782. il enseigne le piano et la composition à l’école des enfants de chœur. Décidément cumulard, il donne des cours particuliers recherchés. Son élève le plus célèbre est probablement Carl Maria von Weber, à qui il enseigne le contrepoint vers 1798. Citons encore Anton Diabelli (qui écrira une Trauermarsch à la mort de son maître), Sigismund Neukomm, Ignaz Assmayr ou encore Joseph Woelfl. Enfin, en 1787, il succède à feu Leopold Mozart comme professeur de violon à la Cour. À partir de cette époque, l’œuvre de Michael Haydn se composera surtout de musiquée vocale et sacrée.

En décembre 1800, Salzbourg est occupée par les Français et Michael voit une partie des ses biens, dont un mois de salaire, saisis. Son frère Joseph l’aide financièrement, lui envoie une montre en or, et lui permet de recevoir une commande de l’impératrice Marie Thérèse pour une Messe dédiée à Saint François (écouter sur Youtube). Plus tard, elle lui commandera un Requiem, mais l’état de santé du compositeur ne lui permettra pas d’achever l’œuvre (la dernière qu’il achèvera est une messe, Missa Sancti Leopoldi, en décembre 1805).

À Vienne, vers cette époque, le prince Nicolas II Esterhazy lui propose un poste de maître de chapelle en second. Mais Michael Haydn décline l’offre, voulant rester près de ses amis et élèves à Salzbourg (il regrettera toutefois ce refus dans une lettre à son aîné datée de février 1804).

Sa réputation comme compositeur s’étend maintenant largement au delà de Salzbourg et de l’Autriche : ainsi, on lui propose de diriger la musique du grand duc de Toscane à Florence ; de même, en 1804, il devient membre de l’Académie royale de musique suédoise.

Il meurt le 10 août 1806 à Salzbourg. Il aura composé plus de 800 œuvres d’à peu près tous les genres de son époque, mais les plus remarquables sont ses œuvres instrumentales et sa musique d’église. Bien qu’il soit un peu resté dans l’ombre de son frère, Michael Haydn est donc loin d’être un compositeur mineur. Franz Schubert ira même jusqu’à dire : "personne sur terre ne vénère [Michael Haydn] plus chèrement que moi".

Tout au long de sa vie, Michael entretint de très bonnes relations avec les frères bénédictins de l’abbaye de Saint-Pierre de Salzbourg, où il vécut et est enterré. Un monument dressé en son honneur est encore entretenu par ces frères. Le frère Gabriel Hutter s’exprimera ainsi au sujet de Michael : « Son caractère était calme, discret et modeste. Il se tenait à l’écart du jeu et de la boisson, et ne tenaient que des propos modérés, même à l’égard de l’oeuvre d’autres musiciens, ce qui fit qu’il soit respecté et aimé ».

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