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Mozart - Analyse de la 25e symphonie

fr-de-f11, le 01/02/2006

N’oubliez pas de consulter la biographie de Wolfgang Mozart :)

I) Mozart et le sol mineur

La symphonie 25 en sol mineur est encore une symphonie de jeunesse (kœchel 183, de 1773, Mozart avait donc 17 ans)... C’est la première des 4 œuvres de Mozart en sol mineur. Deux symphonies 25 et 40 k550 écrite en 1788, un quatuor avec piano k478 écrit en 1785 et le quintette à cordes k516 composé en 1787. Ces 4 œuvres se rejoignent surtout par leur atmosphère, une grande intensité dramatique. De ce point de vue, on peut penser que la 25ème symphonie est un brouillon, ou un prototype de ce que sera la symphonie 40 composée 15 ans plus tard (ce sont parmi toutes les symphonies de Mozart les deux seules en mineurs...) Mais cela ne veut pas dire que cette œuvre n’a aucun intérêt, c’est d’ailleurs même un chef-d’œuvre (et à mon sens, la première véritable œuvre accomplie du jeune Mozart mais ce n’est qu’un avis personnel).

II) L’orchestration

L’orchestration de la symphonie est très classique, ce n’est pas cependant la même instrumentation que ses œuvres de maturité. Rappel, l’orchestre classique est basé sur 17 parties (les bois par deux, flûtes hautbois, clarinettes, bassons et aussi 2 cors, deux trompettes, timbale, et les 4parties de cordes vl, vl, alto, vlc...). Pour cette œuvre, Mozart utilise seulement 2 hautbois, 4 cors et les cordes plus deux bassons dans le second mouvement. On peut plutôt dire que c’est un orchestre d’accompagnement, comme un orchestre de concerto pour piano, par exemple. À noter également que dans la quarantième symphonie, il n’y a ni trompettes, ni timbales, ceci étant du à la dramatisation de l’œuvre (pas de sonorité éclatante...).

III) Une structure classique

Cette symphonie est, en quelque sorte, un modèle formel parfait de la symphonie classique. Elle est en effet constituée de quatre mouvement.

Le premier est un allegro de forme sonate bithématique en mineur, puis un mouvement lent. En troisième lieu arrive le menuet et cette symphonie se termine par un final rapide.

La forme sonate bithématique, qui comme son nom l’indique comporte deux thèmes, a été inventée vers le milieu du XVIIIème siècle. C’est donc un des premiers modèles du genre. Elle est en trois parties, l’exposition ou les deux thèmes sont joués (elle est toujours jouée deux fois), le développement qui permet comme son nom l’indique de développer l’un des deux thèmes (ou parfois les deux), de l’approfondir, suivi de la réexposition ou les deux thèmes seront repris intégralement avec quelques changements par rapport à l’exposition.

À noter que le développement et la réexposition peuvent faire l’objet d’une reprise selon la volonté du compositeur, mais surtout du chef d’orchestre. Chez Mozart, le développement est relativement court, en général d’une durée égale à la moitié de l’exposition, c’est pour ça que la seconde reprise est possible.

Plus tard, chez les romantiques, avec notamment Ludwig van Beethoven, le développement peut être très long. Par exemple, prenons la symphonie héroïque, ou le développement fait plus de 300 mesures. En ce cas là , la seconde reprise est impossible pour des raisons de durée... En ce qui concerne le menuet, c’est une danse toujours à trois temps de forme rigoureuse AABB, ou le B est plus long que le A, mais à la fin du B, il y a en général une courte réapparition du motif A, la forme suivante serait donc plus appropriée: AABA’BA’.

Ensuite vint une seconde danse (toujours dans le troisième mouvement) qu’on appelle Trio, il adopte exactement la même forme que le menuet mais est dans une atmosphère totalement différente du menuet puis enfin un da capo du menuet sans les reprises. Donc la forme finale est : AABA’BA’CCDC’DC’ABA’.

IV) Étude du premier mouvement, une ouverture...

Allegro con brio à 4/4, en sol mineur (ton principal de la symphonie)

Ce premier mouvement adopte parfaitement la forme sonate bithématique mineure. En effet, l’exposition est formée d’un thème en sol min puis du second en sib majeur, ton relatif. C’est surtout le premier thème qui est développé, puis la réexposition se fait intégralement dans le ton principal (sol mineur). D’une manière plus détaillée, le premier thème est surtout caractérisé par son rythme, toujours en contre temps, et par son intervalle en le VIème et VIIème degré qui est la septième diminuée (sol, re, mib, fa#). On retrouvera cet intervalle très facilement identifiable dans le kyrie du requiem k626 mais en ré mineur (la fa sib do#). Ce thème donne d’emblée le ton et le caractère de toute la symphonie, ce qui fait allusion aux ouvertures, d’opéras notamment. D’ailleurs, Milo Forman l’a utilisé dans son film Amadeus au tout début... Le deuxième thème arrive mais avec une particularité notable : en principe, le premier thème est toujours rythmique, puissant, assez fort (c’est le cas ici), on l’appelle le thème masculin et le second thème est plus doux, plus calme, plus mélodique. Cependant, même si Mozart utilise la modulation obligée au ton relatif, le deuxième thème reste assez puissant, ce qui accentue le coté dramatique de la symphonie. Dans le développement, Mozart joue surtout sur l’intervalle de septième diminuée du premier thème, puis on retrouve la réexposition qui est une copie conforme de l’exposition mais avec le second thème en sol mineur.

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