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Au bout des doigts (film, 2018)

la Symphozik team, le 21/12/2018

Symphozik a pu participer à une projection de presse du film Au bout des doigts de Ludovic Bernard (sortie le 26/12/2018). Notre célèbre critique Jean Marcel Seigneur Ivoire (c’est un nom de plume, évidemment) vous livre un avis sur le sujet.

En ouverture du film Au bout des doigts, sûrement le plus bel effet spécial qui puisse nous être donné : le piano mis à disposition à l’intérieur de la Gare du Nord à Paris……sonne juste !

Comme dirait l’autre, c’est une licence poétique.

C’est peut-être ce qui porte l’entièreté du film, de grosses libertés pour mener à bien son projet : celui de réconcilier le monde obscur et impénétrable de la musique classique au quotidien froid et sans avenir d’un jeune de banlieue désœuvré.

Le pari est osé et pas si facile, car trop entrer dans l’un ou l’autre et c’est tout un public qu’on perd.

Le pitch : la rencontre entre Pierre Geitner, le directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique, et Mathieu Malinski, délinquant énervé et fils illégitime de Chopin.

D’aucuns diront que les traits sont forcés, que non, toutes les cités de France ne sont pas habités de jeunes esseulés qui cambriolent des maisons de luxe, et que non, la musique dite classique n’est pas seulement accessible aux personnes dont les parents descendent de familles princières.

On pourra reprocher au film d’être un peu trop poussif dans les différentes situations qu’il nous décrit.

Mais à bien réfléchir, c’était peut-être la condition pour que celui-ci délivre correctement son message ; il ne faut pas s’attarder sur les quelques incohérences et maladresses d’écriture, en rappelant au spectateur qu’il ne regarde pas un documentaire sur la fracture sociale d’une France en manque de repères.

Il faut saluer l’effort au film d’avoir voulu marier deux mondes qui a priori tout s’oppose, saluer également l’attention toute particulière portée à la musique et à son écoute ; le son est beau, le son est propre. Oui, c’est une évidence pour certains mais c’est une qualité que l’on ne retrouve pas forcément dans ce genre de films.

On prend donc plaisir à (re)découvrir Frédéric Chopin, Johann Sebastian Bach ou le terrible Concerto pour piano n° 2 de Sergueï Rachmaninov.

Au final, il ne faut peut-être pas trop en vouloir à la musique classique de ne pas réussir à s’accorder parfaitement avec notre société actuelle, car elle était là avant nous et le sera bien après.

La musique nous porte, parfois sans qu’on ne comprenne comment, sans que l’on arrive à l’expliquer. Laissons la rentrer dans nos vies par cette histoire un peu folle, sûrement peu réelle, mais qui a le mérite d’essayer d’être réaliste. Laissons-nous aller, que diable !

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