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Forum musical
Bülow était-il le nègre de Wagner

Symphozik, le 26/07/2014

À force de passer mon temps à me renseigner sur Hans von Bülow pour combler de bonheur mes visiteurs avec sa biographie, je suis tombé sur un article intéressant sur la relation entre Richard Wagner et von Bülow. Dans cette article est émise l’hypothèse que von Bülow fut en réalité le nègre de Wagner, ce dernier n’ayant jamais reçu une formation musicale suffisante pour écrire ses chefs-d’œuvres.
www.couleau.fr/richard-wagner/3894416

Quelqu’un pour défendre ce brave Richard ?

Rafiki, le 29/07/2014

Ca semble très peu probable, Bülow ayant été marié à Cosima, ils ont ensuite divorcés lorsqu’elle s’est remarié avec... Mr.Wagner ! Je crois me souvenir que si Bülow était un fervent partisan de la « musique de l’avenir« , il a ensuite été très distant pendant quelques temps avec au moins un de ses adeptes, à savoir notre bon Richard... Et pendant ce temps, Wagner continue d’écrire la tétralogie, ce qui n’est pas rien, quand même...

De plus, l’article pointé semble être un peu léger en matière de renseignements fiables ; déjà , dès le départ, lorsqu’il parle de Mozart : Mozart était un enfant génie, même si son père à écrit sa première symphonie, il reste nombre d’exemples d’exercices écrit par Mozart lorsqu’il était très jeune, conservés entre autres au CNSMDP, qui approuve ce fait, on ne l’a pas imaginé, son génie.

De même, lorsqu’il dit que Liszt réduisait à vue ses partitions, ça ne rend pas l’exercice facile pour autant, il faut être excellent pianiste pour pouvoir le faire, et ça, l’auteur semble l’oublier momentanément.

Ensuite, il suffit d’écouter une oeuvre de Bülow pour se rendre compte que ça n’a absolument aucun rapport avec Wagner...

Et, argument suivant, lorsque Liszt à appris que sa fille était avec Wagner, il a cessé de le voir pendant de nombreuses années. Donc il est très peu probable qu’il ait payé pour Wagner dans le seul but d’épargner Bülow, comme le suppose l’auteur.

En ce qui concerne le fait que Wagner allait reveiller Bülow lorsqu’il était pris d’inspiration, je pense plutôt qu’il attendait un conseil de la part de Liszt, et qu’il se rabattait sur son élève, faute de pouvoir consulter le maître. Alors, supposons que cela soit marque d’un manque de formation musicale, ça ne fait pas de lui non plus quelqu’un qui a besoin d’un nègre ! De même, Wagner dirigeait nombre de concerts, et même ses propres opéras, comme en 1882, lorsque le chef est tombé malade lors d’une représentation, c’est Wagner qui a assuré la suite du concert, pas Bülow... Il devait connaître ses propres partitions comme s’il les avaient écrites, pour ce faire, non ?

Et puis, tout les détails sont oubliés, aussi, par exemple, les lieder à Mathilde Wesendonck, qu’il a écrit pour pouvoir la voir, il est donc peu probable qu’il ait des vues sur Cosima à ce moment-là , et plus encore qu’il demande à Bülow de les écrire pour lui...

Enfin, voilà , tout un tas de choses qui ne tiennent pas debout concernant cet article, je pense, à voir...

Edit : lorsque je dis que Bülow a été distant d’un adepte de la musique de l’avenir, dans le premier paragraphe, je veux dire qu’il a été distant physiquement et intellectuellement, hein, pas concernant sa musique. Mais difficile de l’écrire pour Wagner à distance, quand même.

Edit 2 : pour revenir sur les Wesendonck-lieders, Wagner était encore avec sa première femme lorsqu’il les a composés, deux d’entres eux sont sous-titrés « étude pour Tristan et Isolde« , et le chromatisme qui sert, si l’on me permet l’expression, de leitmotiv au cycle de lieder va effectivement dans ce sens. Il est donc encore très peu probable que Cosima serve d’appuis pour soutenir Wagner du côté de Bülow, afin que ce dernier écrive pour l« enchanteur de Bayreuth« le premier opéra dont il sera chef à la création... à savoir, Tristan et Isolde.

Rafiki, le 01/09/2014

Bon, j’ai continué quelques recherches, et il semblerait que Wagner ait, qui plus est, créé lui-même une grande partie de ses opéras, ceux de jeunesses comme ceux de la maturité, et que Bülow était reconnu pour sa bonne mémoire aussi dans d’autre domaine que celui de la direction ; c’est donc un autre argument qu’avance l’auteur du texte présenté qui tombe un peu à l’eau. Je suis conscient que ça ne prouve pas non plus que Bülow n’était pas le nègre de Wagner (désolé pour la double-négation), mais ça rend quand même l’hypothèse de moins en moins probable.
Surtout que l’auteur met aussi en avant le fait que Bülow ai pu faire ça pour l’argent et l’estime de soi que cela aurait pu lui apporter, mais je ne pense pas qu’il en ai eu particulièrement besoin, ne serait-ce que pour donner des concerts, vu qu’il était déjà un pianiste reconnu avant de connaître Wagner, et que Liszt l’encourage plutôt à poursuivre dans cette voie que dans celle de chef d’orchestre (même si, on le sait, il maniera avec brio les deux)

De plus, j’ai vérifié au niveau des dates, le premier opéra de Wagner (de la maturité, entendons-nous) est le Hollandais Volant, et celui-ci est créé avant que les deux hommes se rencontrent (un an avant, il me semble). L’opéra en question contient déjà tout ce qui fait le style wagnérien, etc.

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