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Guillaume de Machaut
Biographie

« Un génie novateur »

Guillaume de Machaut en bref

Nom Machaut
Prénom Guillaume de

Naissance vers 1300, à Machault (France)
Décès vers 1377, à Reims (France)

Nation France
Époque musicale Médiévale

Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Machaut

Un art nouveau dans un contexte peu favorable

Le XIVe siècle, où naît Guillaume de Machaut, apparaît comme l’aboutissement des deux grandes inventions musicales du Moyen Âge : la notation et la polyphonie.

C’est pourtant une période de troubles : dès 1337, démarre la Guerre de Cent Ans qui installe durablement un climat d’insécurité en France ; au milieu du siècle, la peste noire décime le tiers de la population européenne ; enfin, vers 1380, s’y ajoute le Grand Schisme d’Occident qui divise l’église en deux papautés, l’une à Rome, l’autre à Avignon... Crise politique donc, mais aussi morale, qui n’a pas manqué d’ébranler profondément les mentalités.

Malgré (ou peut-être à cause de) ce contexte perturbé, les musiciens, défiant l’opposition de l’Église, remettent en question le style ancien qualifié d’« Ars antiqua ». Ils osent alors des recherches polyphoniques et rythmiques qu’ils nomment « Ars nova ». Cet intitulé qui annonce un esprit nouveau emprunte le titre d’un traité théorique sur la musique de Philippe de Vitry paru vers 1320.

Ce dernier est non seulement l’évêque de Meaux mais aussi un grand érudit, un poète et un musicien reconnu. En relation avec les grands intellectuels de son temps (notamment avec Pétrarque), son rayonnement dépasse largement le milieu français. Dans son ”Ars nova musicae”, il propose des signes inconnus pour noter la musique et encourage l’emploi de nouvelles règles de composition. Grâce à lui, de nouvelles formes apparaissent : messe, lai, virelai, rondeau, ballade ; le motet devient profane ; les bases de l’écriture moderne sont fixées (les cinq lignes de la portée, la notation des rythmes, les clés).

Les conséquences de ces novations sont immenses car le fait de pouvoir visualiser ce qu’on imagine permet toutes les audaces : rythmes complexes, lignes mélodiques enchevêtrées, superposition de paroles différentes comme dans le bien nommé « motet » (addition de mots dans les parties supérieures de la polyphonie).

On serait tombé dans des complications sans intérêt s’il n’y avait eu Guillaume de Machaut, qui sut allier dans ses œuvres la tradition et le modernisme dans une polyphonie riche et vivante (écouter son motet à 3 voix Qui es promesse).

Mais Guillaume est arrivé...

Guillaume de Machaut est né à Machault (vous auriez pu deviner, quand même), en Champagne, vers 1300, dans une famille de roturiers (donc non noble). Il suit assez tôt une formation de clerc puis devient poète et secrétaire du roi de Bohême Jean de Luxembourg vers 1323 et l’accompagne dans ses déplacements. Il formera des élèves en Europe (Pologne, Italie, Russie, Bohême, etc.).

Mais son employeur ayant été tué à Crécy en 1346, Machaut rejoint successivement Bonne de Luxembourg, le roi de Navarre, Charles le Mauvais et enfin le duc de Berry. Il devient ensuite chanoine à la cathédrale de Reims, et peut ainsi se livrer tout entier à ses occupations favorites : la poésie, la musique, la chasse et surtout…Péronne d’Armentières, une jeune demoiselle. Cette passion lui inspire Le Dit de la vérité et de précieux manuscrits (1362-1265).

Machaut meurt à Reims (à l’époque, « Rheims ») en avril 1377, considéré à l’époque comme le plus grand poète et musicien de son temps.

Œuvre et postérité

Ayant su puiser dans les découvertes d’Adam De La Halle comme dans celles de Philippe de Vitry, son œuvre va des chansons monodiques comme Douce dame jolie (écouter le début) à des pièces extrèmement complexes comme son rondeau à trois voix Ma fin est mon commencement : il s’y amuse à construire un canon à l’écrevisse (canon à cancrizans) où il superpose la même mélodie à l’endroit et à l’envers (écouter un extrait et voir cette intéressante démonstration). Il résulte de sa démarche une musique aux rythmes heurtés, aux sonorités dures (exemple, le Hoquet David : écouter le début).

Sa riche et majestueuse Messe de Notre Dame dite de Tournai est la première (dans l’état actuel des connaissances) due à un auteur unique : elle allie science et mysticisme (écouter l’Agnus Dei). Il n’est pas étonnant que nombre de contemporains comme Arnold Schönberg, Igor Stravinski (écouter le Kyrie de sa Messe et lire Messe), Olivier Messiaen ou Pierre Boulez s’y soient référés.

Après sa mort, se développe (notamment à la cour du duc Jean de Berry, des papes d’Avignon et des ducs de Visconti à Pavie) un style d’un extrême raffinement, très complexe rythmiquement et polyphoniquement (écouter un canon de Johannes Ciconia). Pour le désigner, le terme Ars subtilior a été inventé en 1963 par la musicologue Ursula Günther.

Liens

Plus d’informations sur Wikipedia : Machaut et Musique médiévale.

Pour une introduction à l’histoire de la musique, voir aussi ces sites :

- très complet : http://www.ars-classical.com/hist-de-la-musique.html

- des origines au romantisme : http://classic-intro.net/introductionalamusique.html (nombreuses illustrations musicales)

Ressources liées pour Guillaume de Machaut

Références Dictionnaire des compositeurs (de Candé) — Rechercher sur Youtube

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