Johann Christian Bach est un compositeur allemand né à Leipzig le 5 septembre 1735 et mort à Londres le premier janvier 1782. Il est le quatrième et le moins baroque des fils compositeurs de J. S. Bach. Né de la seconde épouse du Cantor, il reçoit ses premières leçons de son père (on s’en serait douté). À la mort de ce dernier, ses frères plus âgés prennent le relais. En 1756, à 21 ans, il part en Italie pour compléter sa formation auprès du célèbre pédagogue Giovanni Battista Martini. Par opportunisme, il se convertit au catholicisme, ce qui lui permet d’obtenir un poste d’organiste à Milan (mais qui achève de le couper de sa famille, protestante calviniste).
Le succès de ses opéras lui assure une telle réputation que l’épouse du roi d’Angleterre, la Reine Charlotte, l’engage comme maître de chapelle en 1762. Très actif dans la vie musicale de Londres, il compose une douzaine d’opéras pour le King’s Theater et fonde en 1765 avec Karl Friedrich Abel une société de concerts, "les Bach-Abel Concerts". Malheureusement, sa santé s’altère brusquement vers 1780 et il meurt à 47 ans criblé de dettes (à tel point que ce sera la Reine qui paiera ses funérailles).
« Vous savez certainement que le Bach de Londres est mort, quelle perte pour le monde musical ! »
C’est Mozart qui réagit ainsi à la mort de celui qu’il tenait en haute estime depuis qu’il l’avait rencontré en 1764, lors de la première tournée européenne organisée par son père. Plus tard Wolfgang choisira trois des sonates pour clavier de JFB (écouter le début de la Sonate op. 5.2) qu’il arrangera en trois concertos (K.107 : rechercher sur Youtube).
Johann Christian se montre aussi à l’aise dans le genre sacré (écouter le début du Dies irae) qu’à l’opéra (rechercher des exemples sur Youtube). En relation étroite avec l’école de Mannheim (il se rendra plusieurs fois dans cette ville), il participe à la mise au point de la symphonie classique ; il compose aussi de nombreuses pièces dans le genre transitoire de la symphonie concertante, comme celle-ci pour hautbois, flûte et basson (écouter le début).
En phase avec les modes du temps, il fut le plus fêté des fils Bach. Parfaite illustration du style galant, il a su opérer la synthèse entre la lumière de l’Italie et la profondeur de l’Allemagne, comme dans ce concerto pour clavier en fa mineur CW 73 (écouter le début).
L’épisode de l’Amadis est révélateur de la dimension européenne de Johann Christian Bach. Nous sommes en 1779. La polémique est à son comble entre les partisans de l’opéra français (gluckistes) et les défenseurs de la manière italienne (piccinnistes). Pour les renvoyer dos à dos, le nouveau directeur de l’Académie royale de Musique a l’idée de faire intervenir un troisième larron. Il sollicite notre JCB, dont le talent est reconnu partout. Celui-ci relève le défi et compose son Amadis sur un livret en français inspiré d’un roman à succès. La critique salue « l’énergie et la grâce. » de l’ouvrage, la beauté de l’harmonie et la richesse de l’orchestre (écouter).
Anonyme, le 10/12/2018 à 17:57
Mais bien sûr que si ! Emma77
Lucien, le 10/12/2018 à 17:15
Les protestants ne sont pas chrétiens?
azerty, le 06/12/2018 à 11:15
Je propose que Symphozik enlève le mot « calviniste » de la biographie de Johann Christian Bach. L’important à retenir est en effet que ce fils de Jean-Sébastien s’est converti (par opportunisme) au christianisme, se coupant de sa famille qui était protestante... luthérienne ou calviniste, on s’en fiche un peu. L’essentiel pour ces musiciens profondément croyants était de traduire leur foi en Dieu par leur musique (peu importe la religion). Jean-Sébastien ne signait-il pas la plupart de ses œuvres par le sigle SDG (Soli Deo Gloria : à la seule gloire de Dieu) ?
Anonyme, le 06/12/2018 à 11:06
Au fait, bonjour Symphosik, il y a des bugs dans le forum musical... Désolée de dire ça ici, mais je ne peux pas utiliser le formulaire de contact car mes parents ne veulent pas que je donne mon adresse-mail...
A chaque fois que je poste une réponse, elle n’apparaît pas... Ou alors, elle est publiée 120 ans après XD, et je ne vois pas de réponse de la part de celui ou celle qui a lancé la discussion, soit parce que c’était trop tard (du coup, il ou elle s’est découragé et ne regarde plus s’il y a une réponse), soit parce qu’elle n’a pas été publiée...
Alors est-ce un bug ou simplement le fait que vous êtes débordé ? Si c’est ça, je comprends très bien. De toute façon, ce n’est pas grave -mais embêtant.
Merci bcp de me répondre ! Emma77 (oui, encore moi dsl !)
Lucien, le 06/12/2018 à 3:05
J.S. Bach et sa famille ont toujours été luthériens. Quand il a travaillé à Köthen, Jean Sébastien est resté luthérien, ce qui ne gênait absolument pas le prince pour qui il travaillait et avec qui il entretenait les meilleures relations. Il n’a pas composé de musique religieuse à cette époque parce que les calvinistes n’utilisaient pas de musique savante pendant les offices. Mais le prince n’était pas du tout opposé à la musique vocale, et Bach a composé des cantates « profanes » (non religieuses) pour des fêtes comme les anniversaires ou les vœux de nouvel an.
Anonyme, le 05/12/2018 à 15:29
Ah oui ?... Je ne savais pas tout ça... Dites-donc, vous êtes bien renseigné(e) !
Merci pour ces infos ! E.77
Anonyme, le 05/12/2018 à 11:35
La famille Bach était-elle luthérienne ou calviniste ? C’est peut-être un faux problème. En fait, pour les musiciens de la famille Bach, la religion dépendait surtout de leur employeur. Par exemple, quand il travaillait à Köthen, Jean-Sébastien servait un prince calviniste qui ne tolérait que la musique instrumentale : il a bien été obligé de s’y adapter. Ensuite, il a travaillé pour des employeurs luthériens, ce qui correspondait mieux à sa volonté d’exprimer sa foi profonde en composant de la musique religieuse.
Anonyme, le 03/12/2018 à 13:10
Mais je crois que Bach s’appelle Johann Sebastian, pas Johann Christian ???! Emma77
Symphozik, le 05/12/2018 à 6:05
C’est son fils ;)
Anonyme, le 05/12/2018 à 10:47
Ah d’accord ! Je ne savais pas... Désolée ! Merci beaucoup en tout cas ! Emma77
Lucien, le 03/12/2018 à 4:43
A corriger : « sa famille, protestante calviniste ». La famille Bach est en réalité protestante luthérienne.
Anonyme, le 03/12/2018 à 13:08
Oui, je crois que c’est cela en effet ! Emma77
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