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Giuseppe Fortunino Francesco Verdi
Biographie

« Viva Verdi ! »

Introduction musicale : écouter le Lacrimosa du Requiem

Giuseppe Fortunino Francesco Verdi en bref

Nom Verdi
Prénom Giuseppe Fortunino Francesco

Naissance 10/10/1813, à La Roncole (Italie)
Décès 27/01/1901, à Milan (Italie)

Nation Italie
Époque musicale Romantique

Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Verdi

Premières années

Il est né le 10 octobre 1813 à La Roncole, près de Parme alors sous domination française, puis repris par l’Autriche en 1814 et enfin italienne depuis 1847. Giuseppe Fortunino Francesco Verdi, fils de commerçants, a donc été français durant quelques mois puis autrichien pendant 33 ans, jusqu’à la reconquête du Milanais, première étape de la réunification de l’Italie.

Il montre vite des talents musicaux que ses parents, pourtant non musiciens, découvrent très vite. Son père lui offre une épinette (instrument de la famille des clavecins). Les progrès de cet enfant sont fulgurants et, à neuf ans, il est l’organiste du village, ce qui lui vaut une petite rémunération.

Conscient qu’il faut lui donner une formation plus sérieuse, son père confie Verdi à Antonio Barezzi, un musicien amateur directeur de l’association philharmonique locale de la ville voisine de Busseto. Il va y vivre de dures années d’études. Celui-ci le prend en pension. À seize ans, sa réputation a déjà franchi Busseto. Verdi commence à composer.

À l’âge de 18 ans, il part pour Milan pour continuer sa formation. Il doit néanmoins prendre des cours de composition avec Vincenzo Lavigna, le chef d’orchestre de La Scala, car il est refusé par le conservatoire, d’une part en raison de son âge trop élevé et, d’autre part, à cause de sa technique pianistique rudimentaire. Il s’en souviendra à la fin de sa vie en refusant que ce conservatoire porte son nom. Celui-ci en verdit de rage.

Carrière

En 1836, Giuseppe Verdi retourne à Busseto où il demeurera trois ans. Le poste vacant d’organiste de la cathédrale lui échappe en raison de son athéisme. Cependant, il obtient un poste de professeur à l’école de musique de la ville qui lui permet d’épouser en 1836 Margherita, la fille de Barezzi. Il compose une série de marches et d’ouvertures puis son opéra Oberto. En 1838, il quitte Busseto et s’installe à Milan. Oberto est présenté à La Scala et fait un triomphe. Le directeur de La Scala commande aussitôt d’autres œuvres au jeune compositeur.

À cette époque, Verdi connait aussi le malheur car il perd successivement ses deux jeunes enfants et alors qu’il termine Un giorno di regno, Margherita meurt à son tour en 1840. Pour comble de malheur, son deuxième opéra, joué le 5 septembre 1840 est un désastre. Il est retiré de l’affiche dès le début, principalement en raison de la faiblesse du livret mais aussi de la musique. Verdi ne parviendra jamais à effacer ce cuisant échec. Il cherchera refuge à Busseto.

Pourtant, deux ans plus tard, avec la confiance de Bartolomeo Merelli, l’imprésario du théâtre de Milan, Verdi écrit Nabucco. Représenté à la Scala de Milan le 9 mars 1842, l’ouvrage connaît un immense succès. Il évoque le destin des juifs, opprimés par Nabuchodonosor à Babylone (écouter le Chœur des esclaves). Les Milanais, alors sous occupation autrichienne, ne tardent pas à s’identifier aux hébreux. L’opéra est alors compris comme l’appel d’un peuple pour son indépendance avec, comme point culminant, le fameux « Va, pensiero », véritable hymne à la liberté.

La réputation de Verdi gagne toute l’Italie. Les dix années suivantes, il s’attèle à une série d’opéras (Il Lombardi, 1843; Ernani, 1844; Luisa Miller, 1849), pressé qu’il est par les imprésarios. En 1847, il compose Macbeth, œuvre inspirée de Shakespeare. Il dédiera cette partition à Barezzi. Cet opéra est généralement considéré comme son premier grand chef-d’œuvre. Souffrant de tension nerveuse et de maux divers, Verdi est à cette époque très exigeant et se querelle fréquemment avec la direction de La Scala. Sa renommée a largement débordé d’Italie. Détestant la vie publique, il vit à l’écart non loin de Busseto et est surnommé "l’ours".

À partir de 1849, il vit, en partie à Paris, avec Giuseppina Strepponi, une ancienne chanteuse lyrique qui exercera sur lui une bonne influence. Il y donne avec beaucoup de succès Les vêpres siciliennes, œuvre qui lui attire les éloges d’un Hector Berlioz pourtant fort avare de compliments. Il compose ensuite sa trilogie populaire : Rigoletto (écouter Comme la plume au vent et lire La donna è mobile), Le Trouvère (écouter le Miserere) et La Traviata (écouter le fameux brindisi et lire Libiamo ). Néanmoins, la liaison qu’il entretient avec la chanteuse choquera dans sa province natale en raison de deux enfants illégitimes. Il n’épousera Giuseppina que dix ans plus tard en 1859.

En 1862, il se rend à Saint-Pétersbourg pour y faire jouer La forza del Destino (La force du destin). Puis Verdi consacre jusqu’à 1870 la plus grande partie de son temps à composer pour l’Opéra de Paris (Un bal masqué, 1859; Don Carlo, 1867). À cette époque deux noms se détachent sur les scènes européennes : Richard Wagner et Verdi. La collaboration avec les musiciens de l’Opéra (qu’il appelle « la grande boutique ») s’avére parfois difficile. Fatigué, il part en claquant la porte. Il s’absorbe alors dans des activités agricoles dans sa ferme de Sant’Agata.

Verdi et la politique

Peu de musiciens ont incarné avec autant de force un moment de l’histoire politique de leur patrie. Son nom même symbolise la révolte contre l’Autriche qui occupe le nord de l’Italie depuis la chute de Napoléon en 1815. Quand un patriote crie « viva VERDI ! », cela signifie : « Vive Vittorio-Emmanuele Re D’Italia ». C’est un appel au combat pour la réunification de l’Italie sous la bannière du roi de Sardaigne.

La popularité de Verdi n’est pas un hasard. Elle commence avec la création en 1842 de son 3ème opéra : Nabucco. Par la suite, sa renommée ne faiblira jamais et il devient le porte-drapeau du Risorgimento, d’autant qu’il revient à plusieurs reprises sur des thèmes patriotiques : les chœurs de ses opéras donnent la parole au peuple et ils sont chantés partout. Lorsqu’en 1870 l’Italie retrouve enfin son unité, il est considéré comme un héros national et siège au parlement.

Dernières années

Verdi reste actif très longtemps : à 57 ans il compose Aida pour les fêtes d’inauguration du canal de Suez. En fait la création n’aura lieu que 2 ans plus tard, en 1871, à l’inauguration de l’opéra du Caire : écouter le Défilé triomphal. Cet opéra triomphera deux mois plus tard à La Scala.

En 1872, à la mort de Manzoni grand écrivain italien, il compose une Messa da Requiem à sa mémoire, sorte d’« opéra en robe d’ecclésiastique » (selon un critique de l’époque) qui met en scène les implorations au Seigneur : écouter Dies irae et Tuba mirum. Exécutée le 22 mai 1874 à Milan, c’est immédiatement un triomphe à travers l’Europe.

À plus de soixante-dix ans, il écrit encore deux grands opéras : Otello (1887 : écouter l’Air du Saule) ; et enfin Falstaff, qui est un énorme éclat de rire, avec toute la jeunesse d’un compositeur de 80 printemps (1893 : écouter le début).

Sur la fin de sa vie, il se consacre à diverses œuvres charitables et sa vigueur émerveille l’Italie. En 1897, Giuseppina décède. Leur union avait duré plus de cinquante ans. Le compositeur est très touché et sa santé décline. En 1901, au cours d’un séjour à Milan, il est atteint d’hémorragie cérébrale. Il meurt à 88 ans et sera enterré à Milan. Toute l’Italie est en deuil. Un immense chœur dirigé par Toscanini chante Va pensiero.

Bilan

Durant sa longue carrière, Verdi compose essentiellement des opéras : une trentaine dont une dizaine sont régulièrement représentés. Héritier de la tradition lyrique de Gioacchino Antonio Rossini, Gaetano Donizetti et Vincenzo Bellini, il a su l’adapter aux exigences du drame moderne en apportant la puissance dramatique aux qualités de la mélodie et à l’exploitation des possibilités de la voix humaine. Certes, il ne refuse pas le bel canto, malgré ses excès mélodramatiques, mais il le transcende par une tension dramatique basée sur des conflits humains. Il emprunte ses sujets aux plus grands auteurs : Victor Hugo, Schiller, Shakespeare. Il abandonne progressivement les récitatifs au profit (comme Wagner mais en dehors de son influence) d’un flot de musique continue qui privilégie le drame et donne à l’orchestre une place prépondérante.

Catalogue et analyses : voir Wikipedia

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