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8 - Et le jazz ? (résumé)

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Origines

Le jazz naît aux Etats-Unis au début du XXe siècle. Trois genres musicaux sont habituellement considérés comme ses sources essentielles : le SPIRITUAL (ou gospel), chant religieux traditionnel, le BLUES, chant de plainte qui traduit la souffrance et le désespoir des noirs réduits en esclavage, et le RAGTIME, mélange de ”cake-walk” (danse clownesque) et de musique classique sur des rythmes syncopés.

Bouillon de culture musical, la ville américaine de la Nouvelle-Orléans est le berceau du jazz. Les points caractéristiques de celui-ci sont : l’improvisation collective polyphonique et surtout le SWING (balancement syncopé dû à des accents à contre-temps) ainsi que l’emploi de la ”blue note” (note légèrement abaissée) qui donne sa couleur nostalgique à la mélodie.

Le STYLE NEW-ORLEANS prend de l’ampleur à Chicago, avec la migration des musiciens du Sud vers le Nord. Popularisés par la radio et le disque naissant, ils vont ensuite essaimer partout et imposer un nouveau style : le SWING (à ne pas confondre avec le rythme swing décrit plus haut).

Mutations

Le STYLE SWING s’épanouit dans les années 1930 quand le jazz investit l’univers du spectacle et des dancings. L’idée est de favoriser la danse et le rythme swing. C’est l’époque de l’euphorie rythmique (batteurs et bassistes). C’est ainsi qu’apparaissent les premiers Bigs Bands. On a de grands orchestres et de grands solistes. On oublie peu à peu les mesures à 2 temps pour évoluer vers des mesures à 4 temps.

Mais tout change en 1941 avec la Seconde Guerre mondiale : de nombreux musiciens sont appelés sous les drapeaux et les taxes s’abattent sur les spectacles. D’insensibles glissements musicaux se manifestent alors grâce à quelques novateurs, préfigurant ce qui est aujourd’hui considéré comme la première révolution du jazz : le BEBOP : le fait marquant est l’éclatement des parties rythmiques ; les accents sont déplacés ; en accompagnant étroitement la mélodie, le batteur et le bassiste deviennent des instrumentistes à part entière qui interviennent dans l’improvisation en tant que solistes.

Dans les années 1950, de nouveaux musiciens apparaissent qui veulent une musique plus détendue et plus lisse. Le STYLE COOL est surtout l’oeuvre de Miles Davis qui aura un rôle déterminant dans les futures mutations du jazz. Le Cool assimile des rythmes portoricains, cubains et brésiliens comme la bossa nova ainsi que des gammes modales souvent issues de musiques proches de l’Orient.

Les années 1960 voient l’apparition d’un style qui se veut plus expressif et plus agressif : le FREE-JAZZ. Le but est d’aller au-delà du jazz et de l’art musical blanc. Ce courant est souvent très proche du mouvement noir, très présent dans les années soixante. La musique éclate : pour acquérir une liberté totale, le Free Jazz rejette toutes les contraintes. D’aucuns proclament même la mort du jazz, d’autant plus que le jeune public accorde ses préférences au rock et aux musiques populaires noires comme le rhythm and blues, la musique soul et le funk. Pour continuer à vivre, les musiciens doivent s’adapter.

À la fin des années 1970, après la radicalité du Free Jazz, on va rechercher des sonorités plus aérées, et revenir donc à une musique plus acoustique. C’est l’objet du STYLE FUSION aussi appelé Jazz Rock. Le mélange de jazz et de musique pop/rock prend un tournant moins avant-gardiste et plus commercial, sous la forme de compositions aux sonorités plus douces et susceptibles de connaître une plus large diffusion radiophonique. Mais peut-on encore parler de jazz ?

Aujourd’hui

Aujourd’hui, on est bien loin du jazz des origines. Le genre est éclaté en de multiples ramifications. Les jeunes musiciens sont partagés entre un retour vers le passé et des essais d’assimilation de leur propre patrimoine culturel, notamment de leur formation dans les conservatoires.

Partout, de nombreux festivals se sont créés et se sont transformés en lieux de rencontres et d’expérimentations. Des musiciens comme le pianiste Keith Jarrett et le violoniste Jean-Luc Ponty ne craignent pas de jouer sur la fragile frontière entre le jazz et la musique classique pour continuer à entretenir le feu de cette musique rebelle.

Incompris et méprisé à ses débuts, pour son origine raciale principalement, le jazz s’est progressivement imposé comme l’une des expressions artistiques majeures du XXe siècle.

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