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4 - Classiques et romantiques : compositeurs célèbres

azerty (†), le 12/12/2014

Note importante : les périodes définies ci-dessous ne sont qu’indicatives. En effet, l’histoire n’est pas linéaire, les chevauchements sont permanents.

I. Du « baroque » au « classique » (1720-1780)

Quelques années seulement séparent la mort de Johann Sebastian Bach (1750) et les premières compositions de Joseph Haydn ou Wolfgang Mozart (vers 1760-70). Quelle différence pourtant entre d’une part l’apothéose de la polyphonie et du contrepoint chez le premier, d’autre part le triomphe de l’accord parfait et du thème charmeur chez les seconds ! Que s’est-il passé entre temps ? Une évolution du goût et du style, déjà en germe chez Georg Friedrich Haendel et Georg Philipp Telemann, mais qui s’affirme chez les fils de Bach et autres Stamitz.

La mutation est due pour beaucoup à des facteurs sociologiques : aux côtés de l’église et de la cour émergent des lieux nouveaux : salons, cafés, demeures bourgeoises, salles de spectacle. Un public plus nombreux réclame une musique plus simple et plus chantante, mais plus contrastée et plus riche en émotions. C’est la période du « style galant », équivalent en musique du rococo.

Principales personnalités classées par ordre chronologique :

Louis-Claude Daquin (1694-1772) : très apprécié à l’époque, il fut même préféré à Rameau pour un poste d’organiste (écouter son célèbre Coucou).

Jean-Marie Leclair (1697-1764) : compositeur et violoniste réputé (écouter le début de son Concerto violon-cordes op.10 n° 4).

Johann Joachim Quantz (1697-1773) : professeur et compositeur exclusif de Frédéric II (écouter le Concerto flûte-cordes, sol M, mvt 1).

Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784) : son caractère difficile et sa personnalité tourmentée en font un romantique avant l’heure (écouter le début de sa Sinfonia F067 en fa M).

Giovanni Battista Pergolèse (1710-1736) : sa Serva padrona déclenche la Querelle des Bouffons ; hélas mort à 26 ans, il est aussi resté célèbre pour son Stabat Mater, écrit deux mois avant sa mort (écouter le début).

Frédéric II de Prusse (1712-1786) : esthète, philosophe et passionné de musique, il est aussi un compositeur talentueux (écouter le Concerto en ut M, mvt 3).

Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Hostile au style galant, son langage personnel est marqué par une grande sensibilité émotive, des contrastes, des dissonances, de brusques silences… (écouter le début de sa sonate WQ 62 n°19).

Christoph Willibald Gluck (1714-1787) : après avoir digéré tous les styles en vogue, il jette les bases de l’opéra moderne dans son Orfeo ed Euridice (1762 : écouter Lamentations et Danse des Furies) : refus de la pure virtuosité au profit du sujet et de la couleur orchestrale (lire La Réforme).

Johann Stamitz (1717-1757) : voir ci-dessous.

Johann Christoph Friedrich Bach (1732-1795) : surnommé le Bach de Bückeburg, ville modeste dont il fait un centre musical réputé (écouter la Sinfonia HW I n°03, ré m, mvt 1).

Johann Christian Bach (1735-1782) : parfaite illustration du style galant, il a tenté d’opérer la synthèse entre la lumière de l’Italie et la profondeur de l’Allemagne (écouter la Sinfonia op.6 n°6 en sol m, mvt 1).

Le caprice d’un prince : l’école de Mannheim

En 1742, le jeune prince électeur du Palatinat, Karl Theodor, grand amateur de musique (il jouait de la flûte traversière et de la viole de gambe) décide de fonder son propre orchestre. Proposant des conditions de travail bien meilleures qu’ailleurs, il attire à Mannheim, sa ville de résidence, de nombreux excellents musiciens originaires principalement de Bohême.

Avec à leur tête, le jeune Johann Stamitz (écouter le 3ème mvt de son Concerto flûte-cordes en sol M), excellent violoniste, ils constituent une des meilleures formations d’Europe. Ses fils Carl (1745-1801) et Anton (1750-1800) continueront son œuvre. L’ensemble comprendra jusqu’à 90 chanteurs et instrumentistes.

Dans ce foyer très actif dit École de Mannheim se développent la symphonie, héritée de Jean Chrétien Bach, le quatuor à cordes ainsi que le concerto de soliste et surtout la symphonie concertante. En faisant ainsi la transition entre baroque et classique, l’école de Mannheim est très représentative de ce qu’on a appelé le style galant.

II. Les « classiques » (1750-1800)

Durant cette courte période, la musique atteint à Vienne avec Haydn et Mozart un point d’équilibre quasi parfait entre fantaisie et rationalité, invention et construction, charme et rigueur. C’est pourquoi le terme « classique » qualifie cette période précise, mais aussi et plus généralement, toute œuvre ou tendance qui réfère à cet idéal d’équilibre et de naturel.

Les formes se stabilisent : forme sonate à 2 thèmes contrastés, concerto de soliste en trois mouvements, symphonie en quatre. L’influence du style classique sera profonde puisqu’elle imprégnera tout le XIXe siècle.

Plus d’informations sur Wikipedia : Musique de la période classique

Principales personnalités classées par ordre chronologique :

Joseph Haydn (1732-1809) : sa période Sturm und Drang est moins connue : écouter un extrait de sa "Lamentation", mvt 2.

François-Joseph Gossec (1734-1829) : compositeur officiel pendant la Révolution française ; écouter le 3ème mvt de la symphonie n°5.

Luigi Boccherini (1743-1805) : virtuose du violoncelle, il fait toute sa carrière en Espagne : écouter le célèbre menuet du quintette à cordes op.11 n°5.

Domenico Cimarosa (1749-1801) : célèbre dans toute l’Europe ; écouter le début du fameux Concerto pour hautbois (transcrit de 3 sonates pour clavier).

Antonio Salieri (1750-1825) : injustement dénigré par le film Amadeus ; écouter le début du Requiem.

Wolfgang Mozart (1756-1791) : surnommé le ”divin” : écouter un extrait de la Symphonie N°25 K183.

François Devienne (1759-1803) : surnommé le Mozart français ; son « école libre de musique », sera rebaptisée en 1795 Conservatoire de Paris ; écouter le 3ème mvt du Concerto pour flûte n° 6.

Luigi Cherubini (1760-1842) : fait toute sa carrière en France ; directeur du Conservatoire de Paris très critiqué par Berlioz, il l’a cependant beaucoup amélioré ; écouter le début du Requiem en ré m.

Nicolas Méhul (1763-1817) : le plus important compositeur français pendant la Révolution ; fut aussi un des fondateurs du Conservatoire de Paris ; écouter le 3ème mvt de la

III. Les « préromantiques » (1800-1830)

Plus d’informations sur le site : début du romantisme.

Principales personnalités classées par ordre chronologique :

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : sa Symphonie No 3 « Héroïque » est considérée comme le début de la période romantique (écouter le début).

François Adrien Boieldieu (1775-1834) : surtout connu pour son opéra La Dame blanche (1825 : écouter l’air de la Dame blanche) dont l’influence fut considérable à l’époque (opéra représenté 1500 fois en 60 ans)

Niccolò Paganini (1782-1840) : prodigieux virtuose du violon ; écouter un extrait de son Concerto n°2 ”Campanella”.

Carl Maria von Weber (1786-1826) : avec Der Freischütz (1821 : écouter un extrait de l’Ouverture) il est le précurseur de l’opéra romantique allemand.

Giacomo Meyerbeer (1791-1864) : Compositeur d’opéras le plus célèbre et le plus joué au XIXe siècle ; écouter fin d’Ombra leggiera extrait du Pardon de Ploërmel.

Gioacchino Antonio Rossini (1792-1868) : il est l’heureux auteur du Barbier de Séville (1815 : écouter la fin de l’Ouverture) ; « À la loterie de la nature, il a gagné un nom qui ne peut plus périr, du génie et surtout du bonheur. » (Stendhal).

Franz Schubert (1797-1828) : considéré comme le maître du lied : écouter un extrait : Ständchen.

Gaetano Donizetti (1797-1848) : voir ci-dessous.

Vincenzo Bellini (1801-1835) : voir ci-dessous.

 

Le ”bel canto” : diarrhée ou suavité ?

Quelle place ont les compositeurs italiens au XIXe siècle ? Après avoir, à l’époque baroque, inventé l’opéra (Monteverdi), la sonate et le concerto (Corelli et Vivaldi), après avoir essaimé partout au XVIIIe siècle, ils semblent avoir perdu leur jaillissante créativité.

Ils se cantonnent au genre de l’opéra, dont ils cultivent la forme traditionnelle : suite d’airs de bravoure entrecoupés de récitatifs. Et les centres vivants de l’art lyrique ne sont plus Rome, Naples ou Venise mais Paris, Vienne ou Londres.

Pourtant, ils n’ont pas leur pareil pour inventer de longues et suaves mélodies qui mettent en valeur la virtuosité des chanteurs. C’est tout le contraire du wagnérisme et de la musique de l’avenir prônée par Liszt. C’est l’apogée du bel canto, version italienne souvent larmoyante et superficielle du romantisme. Parfois cependant, elle atteint chez Bellini (1801-1835) ou Donizetti (1797-1848) la profondeur allemande ou la passion française : écouter l’émouvant Casta diva extrait de « Norma » de Vincenzo Bellini, et le dramatique Air de la folie tiré de « Lucia di Lammermoor » de Gaetano Donizetti.

IV. Les « romantiques » (1830-1860)

Schématiquement et avant tout, le romantisme est un état d’esprit caractérisé par l’émancipation de l’individu et l’expression de son moi intime : ses sentiments, ses passions, les élans de sa sensibilité, la fantaisie de son imagination.

Plus d’informations sur Wikipedia : Musique romantique

Principales personnalités classées par ordre chronologique :

Adolphe Adam (1803-1856) : avec Giselle (1841), il crée le modèle du ballet romantique (écouter un extrait)

Hector Berlioz (1803-1869) : génie singulier et visionnaire, auteur de la Symphonie fantastique (écouter le 4ème mvt : Marche au supplice).

Mickaïl Ivanovitch Glinka (1804-1857) : le père de la musique russe (écouter l’ouverture de Rouslan et Ludmila)

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : le plus classique des romantiques ; exemple la Symphonie n° 3 ”écossaise” (écouter le 2ème mvt).

Frédéric Chopin (1810-1849) : le poète du piano ; exemple, l’Adagio du Concerto n°2 (1829 : écouter).

Robert Schumann (1810-1856) : c’est le musicien romantique allemand par excellence : poète, fantasque, dépressif et passionné (écouter les Davidsbundlertänze op.6).

Franz Liszt (1811-1886) : star du piano mais aussi visionnaire (écouter un extrait de la Bagatelle sans tonalité).

Richard Wagner (1813-1883) : champion de l’art total dans ses opéras démesurés ; exemple Parsifal (1882 : écouter le Chœur de Deuil de l’acte 3).

Giuseppe Fortunino Francesco Verdi (1813-1901 : il transcende le bel canto par la tension dramatique de ses livrets inspirés de Victor Hugo, Schiller ou Shakespeare (écouter le Miserere extrait du Trouvère).

Liens

Plus d’informations sur Symphozik : classement des compositeurs par époque

Pour une introduction à l’histoire de la musique, voir aussi ces sites :

- excellent : Wikipedia

- très complet : Ars-classical.com

- des origines au romantisme : Classic-intro.net/ (nombreuses illustrations musicales)

Ressources liées

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