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Wolfgang Mozart
Biographie

« Un enfant béni des dieux »

Wolfgang Mozart en bref

Nom Mozart
Prénom Wolfgang

Naissance 27/01/1756, à Salzbourg (Autriche)
Décès 05/12/1791, à Vienne (Autriche)

Nation Allemagne
Époque musicale Classique

Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Mozart

Mozart figure parmi les plus grands de tous les compositeurs de musique classique européenne, avec notamment Johann Sebastian Bach et Ludwig van Beethoven. Que dire de neuf sur ce miracle de la nature ? Enfant prodige, il manifeste ses dons dès l’âge de trois ans. À quatre, il écrit son premier menuet, à onze, son premier opéra. Il saura déchiffrer une partition et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter.

Quelques précisions...

Pourquoi insère-t-on souvent le deuxième prénom "Amadeus" (d’où le film homonyme) entre Wolfgang et Mozart ? Il faut savoir que l’enfant a été baptisé Joannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart. Et Amadeus est simplement la traduction en latin du grec ”Théophilos” (”qui aime Dieu” ou ”aimé de Dieu”, d’où le sous-titre de cette biographie).

Né à Salzbourg (actuellement en Autriche), pourquoi considèrerait-on Mozart comme Allemand ? Pour être honnête, il n’est pas facile de trancher puisqu’à l’époque son pays natal était le Saint Empire Romain Germanique, aujourd’hui disloqué en moult pays. Une petite citation amusante bien qu’un peu polémique à ce sujet (mais Symphozik n’a pas peur de la polémique) : « l’Autriche a réussi à faire croire que Mozart était autrichien et que Hitler était allemand » !

François Devienne est surnommé le Mozart français pour le charme et l’élégance de son style, et Juan Crisostomo de Arriaga (prodige hélas mort à 20 ans), le Mozart espagnol (écouter la Symphonie en ré M).

Saviez-vous que cette page n’est pas trop mal classée sur Google pour biographie mozart ou mozart biographie ?

Extraordinairement productif, il toucha à tous les genres pratiqués à son époque, soit plus de 600 pièces selon le catalogue Köchel. Mais comme il y avait un homme derrière le musicien (si, si !), voici maintenant la biographie de Mozart.

Naissance et tournées européennes

Né le 27 janvier 1756 à Salzbourg (à l’époque en Allemagne, actuellement en Autriche), Wolfgang Mozart est le fils d’un musicien, Leopold Mozart, vice-maître de chapelle à la cour du Prince Archevêque de Salzbourg, et d’Anna Maria Pertl. Ceux-ci, malgré leurs sept enfants, n’en verront que deux parvenir à l’âge adulte : Wolfgang et sa soeur, Maria-Anna (surnommée Nannerl). Les deux survivants montrent vite leurs dons pour la musique, par ailleurs encouragés par leur père qui leur donne très tôt une éducation musicale.

Les deux enfants sont encore très jeunes quand Leopold, comprenant l’intérêt d’être le père de prodiges, commence à "exhiber" ses enfants dans les grandes villes européennes : Vienne, en 1762, puis, à partir de 1763, ils se produisent à Munich (12 juin 1763), à Augsbourg (le 23 juin), À Paris (18 novembre), à Londres, à Bruxelles, à Genève, à Amsterdam, et dans bien d’autres villes encore. À chaque concert, chacun s’émerveille des facilités de Wolfgang : oreille absolue, mémoire prodigieuse, déjà auteur de petites pièces (Menuets KV.2, 4 et 5; Allegro KV.3 : écouter)... et l’enfant est capable d’improviser sur n’importe quel thème donné. La famille Mozart arrive à Paris le 18 novembre 1763. Le succès de Wolfgang ne se dément pas. De plus, une personnalité allemande très en vue à l’époque, le baron Grimm (et ce n’est pas un conte...), va soutenir les jeunes talents, leur ouvrant les portes des salons du beau monde. Le 10 avril 1764, ils quittent Paris pour Londres.

Wolfgang aura la chance, au cours de ses voyages, de se lier avec plusieurs musiciens qui l’influenceront beaucoup : Johann Schobert à Paris et Johann Christian Bach (fils cadet de Johann Sebastian Bach) à Londres. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, l’opéra italien, et lui apprend à construire une symphonie. Le 1er août 1765, la famille embarque à Douvres et regagne Salzbourg en passant par les Pays-Bas, Lille, Gand, Anvers,... Ils repassent du 10 mai au 16 juillet 1766 à Paris. Les témoins ayant vu Mozart lors du premier séjour noteront les progrès stupéfiants accomplis depuis son premier passage.

Le jeune Mozart écrit son premier opéra Apollo et Hyacinthus (K.38) à l’âge de 11 ans, en 1767. C’est en fait une comédie latine destinée à être interprétée par les élèves du lycée dépendant de l’Université de Salzbourg.

Dès son retour, Leopold enseigne à son fils le contrepoint, la fugue, le latin et l’italien. Le 11 septembre 1767, ils repartent vers Vienne pour les fêtes nuptiales de l’Archiduchesse Marie Joséphine, mais une épidémie de variole fait des ravages. L’archiduchesse elle-même en meurt. Cependant, ils retournent dans la capitale le 10 janvier 1768. Mozart reçoit la commande d’un opéra bouffe qu’il écrira en trois mois : La Finta Semplice (cette pièce ne sera pas représentée à Vienne en raison d’une cabale montée par des musiciens jaloux). Il compose ensuite une nouvelle partition : Bastien et Bastienne (K.50).

L’enfant prodige

Comment expliquer le phénomène Mozart ? Ses dons exceptionnels n’expliquent pas tout : l’histoire de la musique abonde d’enfants prodiges. Beaucoup ont fait une belle carrière : Telemann, Rossini, Mendelssohn, Chopin, Saint-Saens... mais beaucoup d’autres sont restés de simples exécutants : Rubinstein, Menuhin, etc. Il faut aussi chercher ailleurs.

D’abord, l’environnement de Mozart est particulièrement favorable : le destin le fait naître à Salzbourg, au confluent du génie italien et du génie allemand. En outre, son père est un pédagogue remarquable qui saura respecter sa personnalité et, au cours de voyages dans toute l’Europe, le mettra en contact avec tout ce qui compte d’important en musique. Enfin, il arrive à une période où s’établit un point d’équilibre entre le langage savant et le goût populaire. De sorte que sa musique semble couler de source, comme naturellement, certains diront « divinement ».

L’Italie

À Bologne, Wolfgang visite le padre Martini, illustre théoricien de l’époque. Il croise aussi le célèbre castrat Farinelli. À Naples, Mozart fera la connaissance d’autres compositeurs célèbres à l’époque : Paisiello, Caffaro, Jommelli... Toutes ces rencontres influenceront Mozart qui assimile à une vitesse incroyable. Comme il l’avait déjà fait avec Christoph Willibald Gluck, le Pape décore Mozart junior Chevalier de l’Ordre de l’éperon d’Or. Le 28 mars 1771, ils sont de retour à Salzbourg mais ils parlent déjà d’un prochain retour en Italie, ce qu’ils font le 13 août de cette même année pour honorer les contrats passés lors du premier séjour. Mozart a profité des quelques mois passés à Salzbourg pour composer d’arrache-pied. Le 20 août, la famille est à Milan.

Petit garnement !

Une anecdote lors du passage à Rome est restée célèbre. La Chapelle Sixtine possèdait "en exclusivité" le Miserere d’Allegri, joyau de la musique d’alors (écouter un extrait). Il était bien sûr interdit de reproduire cette pièce sous peine d’excommunication. Mais c’est sans compter avec ce galopin de 14 ans… Wolfgang, de mémoire, note la partition à la fin de l’audition et corrige le lendemain les quelques erreurs de la veille !

Cette anecdote confirme sa mémoire phénoménale qui lui permettait de concevoir dans sa tête les œuvres les plus vastes et de les noter ensuite rapidement et sans une rature (voir ci-dessous).

Manuscrit de MozartManuscrit de Beethoven
Manuscrits de Mozart (à gauche) et de Beethoven.

Mozart au service de Colloredo

Sous la férule de l’archevêque Colloredo, le jeune Mozart écrira beaucoup de musique sacrée et six concertos pour piano. Le nouvel archevêque (après la mort de Schrattenbach en décembre 1771) aime l’austérité, est très exigeant, mais paye relativement bien. Cependant, Mozart montre de plus en plus d’esprit de liberté et entend bien composer à son idée et non uniquement des commandes. Leopold et Wolfgang profitent d’un voyage de l’archevêque à Vienne pour l’accompagner mais ils reviennent à Salzbourg le 30 septembre 1773. Mozart pourra alors composer calmement jusqu’à la fin 1774, date à laquelle il termine La Finta Gardiniera pour Munich. Le 13 janvier 1775, dans cette ville, elle remporte un succès extraordinaire. Wolfgang compose également la Missa brevis (K.220) et finit par rentrer le 6 mars. Il restera à Salzbourg deux ans et demi et compose sans arrêt (surtout de la musique religieuse pour ses fonctions à la cour de Salzbourg), mais aussi les magnifiques Concertos pour violon n° 1 à n° 5 (recherche Youtube), et le remarquable Concerto pour piano no 9, dit improprement « Jeunehomme », K. 271 (rechercher sur Youtube ; il s’agirait en fait d’une mauvaise traduction de Jénamy, jeune pianiste française à qui le concerto aurait pu être dédié).

Au cours d’un séjour à Vienne, Mozart rencontre le compositeur Joseph Haydn. Très vite, une admiration réciproque unit les deux hommes : Haydn s’émerveille des talents du jeune homme, comme il le fit savoir à Lepold en ces termes : "Je vous le dis devant Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composition". Tandis que, de son côté, l’intéressé dira, en parlant d’Haydn, que "Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme". Au début 1777, la situation devient insoutenable pour Mozart. Le 23 septembre, il part en voyage avec sa mère, l’archevêque ayant refusé la permission à son père. Après être passés à Munich, ils arrivent à Mannheim. En janvier et février 1778, Mozart s’éprend d’Aloysia Weber, fille d’un chanteur et violoniste (lui-même oncle de Carl Maria von Weber). Amoureux, il ne désire plus partir et conçoit des projets farfelus que son père stoppera net.

Le 23 mars 1778, ils quittent Mannheim. À Paris, les Mozart renouent avec le baron Grimm, et une nouvelle symphonie dite « Paris » (K. 297 : recherche Youtube), connaît beaucoup de succès. Mais Mozart n’est pas réellement heureux dans cette ville : le milieu musical est divisé par la célèbre querelle entre les partisans de Christoph Willibald Gluck et ceux de Niccolo Vito Piccinni. De plus, le trois juillet 1778, suite à une typhoïde, sa mère meurt. Il faut dire que Mozart la laissait souvent seule dans une maison inconfortable durant des jours entiers... Le compositeur quitte la ville le 26 septembre, passe par Nancy et Strasbourg, et arrive à Mannheim le 6 novembre. Au grand dam de son père qui le presse de rentrer pour occuper à nouveau sa charge à Salzbourg, il reste plus d’un mois dans cette ville, bien qu’ayant retrouvé une Aloysia froide et indifférente. Il est de retour à Salzbourg le 15 janvier 1779.

Après avoir été un court instant organiste chez Colloredo, il finit par se brouiller avec ce dernier après un séjour triomphal à Munich. Le 9 mai 1781, Mozart est traité de crétin et de voyou par l’archevêque Colloredo (c’est vraiment trop inzuste) et il peut partir définitivement.

Mariage, bonheur et retour des ennuis

Le 4 août 1782, Mozart épouse la sœur d’Aloysia, Constance. Il donne des cours à de riches familles, il connaît de grands succès (L’Enlèvement au sérail, K. 384 : écouter l’ouverture) et vit donc dans un certain bien-être. En 1784, Mozart est admis chez les francs-maçons, pour lesquels il écrit plusieurs pièces. La période est décidément favorable au compositeur : en 1786, il termine et triomphe, à Vienne comme à Prague, avec Le Nozze di Figaro, K. 492, d’après la pièce de Beaumarchais (écouter l’ouverture).

Le 28 mai 1787, le cycle heureux s’achève : Leopold meurt, et Mozart se montre bien plus affecté par ce décès que par celui de sa mère. De plus, malgré les récents succès (comme Don Giovanni, K. 527 : écouter l’air du catalogue), et l’argent remporté, Mozart n’a aucun sens financier. Il dilapide ses nombreuses recettes et, le succès lui montant à la tête, commence à se plaindre de migraines et de rhumatismes précoces pour 34 ans. Endetté, fatigué, malade, etc., Mozart voit aussi mourir l’empereur Joseph II (son successeur Leopold II n’aime ni Mozart ni les francs-maçons), ainsi que le départ de Joseph Haydn pour Londres. L’année 1790 fut d’ailleurs très peu productive.

En 1791, Mozart compose encore, à la demande de son ami Emanuel Schikaneder, son dernier opéra, Die Zauberflöte (La Flûte enchantée), K. 620 : écouter l’air de la Reine Nuit). Il sera créé avec succès le 30 septembre. Parallèlemment, en juillet, un inconnu (on ne sut que plus tard qu’il s’agissait du comte Franz Walsegg-Stuppach qui voulait honorer la mémoire de feu son épouse) commande un Requiem au compositeur. Mozart sent bien que cette messe des morts sera pour lui (écouter un extrait du kyrie). Il n’aura pas le temps de l’achever, c’est son élève Franz Xavier Süssmayer qui s’en chargera.

L’état de santé du compositeur s’aggrave brutalement dans la soirée du 4 décembre 1791, malgré la présence de deux des meilleurs médecins de Vienne. Il meurt le lendemain, d’une "fièvre rhumatismale aigue". Il n’avait que 35 ans ! Enterré le 6 décembre 1791, le corps de Mozart ne fut pas retrouvé.

Contrairement à la légende, il n’était pas dans la misère et ne fut pas ”jeté” dans une fosse commune. Son enterrement fut digne, conforme aux usages de l’époque. Le service funèbre se déroula dans une chapelle de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Le corbillard conduisit la dépouille au cimetière dans la banlieue de la ville. àŠtre enterré dans une fosse commune anonyme n’avait rien d’inhabituel. L’Empereur avait imposé une loi en ce sens, pour éviter que les Viennois n’aillent sur les tombes rendre hommage à leurs morts et ramènent en ville des maladies. Pour la même raison, peu de personnes accompagnèrent le cercueil jusqu’au lieu de l’inhumation, mais à Prague et Vienne, des services commémoratifs seront organisés, auxquels participeront des milliers de personnes.

Un génie audacieux et diversifié

Malgré sa courte vie, l’œuvre de Mozart est impressionnante en quantité et en qualité dans tous les domaines :
- 12 opéras dont le librettiste est, pour les deux 1ers, le génial da Ponte, prêtre libertin, ce qui explique peut-être la profondeur et l’irrévérence de ses livrets.
- 41 symphonies (écouter la fin du 1er mvt de la n°25 et lire ), 27 concertos pour piano (écouter un extrait du 2nd mvt du n°21) et autres concertos (1 pour clarinette - écouter la fin du 2nd mvt et lire Concerto clarinette -, 2 pour flûte, 5 pour violon, etc.), nombreux divertissements et sérénades dont la célèbre Petite Musique de Nuit, etc.
- 23 quatuors à cordes (écouter la fin du 1er mvt du n°15 K421), quintettes, trios, 43 sonates pour violon et piano,
- 17 sonates et nombreuses pièces pour piano (écouter le 3ème mvt de la Sonate n°12 K332).

Mozart fut le premier compositeur à revendiquer la liberté d’expression. Il a énormément influencé ses successeurs. Sa mort à trente cinq ans est une grande perte pour la musique. On imagine la quantité des œuvres qu’il aurait laissées s’il avait pu vivre assez longtemps pour rivaliser avec Ludwig van Beethoven et Joseph Haydn, son grand ami.

La force et la grâce, la puissance et l’émotion, le pathétique, l’humour, l’élégance la plus exquise se sont réunis dans son œuvre pour faire de Mozart le compositeur le plus accompli de sa génération. Terminons par la merveilleuse phrase de Sacha Guitry : « Le silence qui suit Mozart, c’est encore du Mozart. »

Et Salieri ?

Le nom d’Antonio Salieri nous est surtout connu par le pitoyable rôle que lui fait tenir Milos Forman dans son film Amadeus (sorti en 1984, scénario inspiré d’une nouvelle de Pouchkine). En fait, Salieri n’est nullement le responsable de la mort de Mozart. S’il avait de fortes raisons d’en être jaloux, il l’a plutôt soutenu à la cour de Vienne et a contribué à faire connaître sa musique. Au prix de nombreuses libertés prises avec la vérité historique, le film est surtout une magnifique réflexion sur le génie et la création.

Quant à Salieri, sa musique était très appréciée de ses contemporains et on la redécouvre aujourd’hui (écouter le début du Requiem). Il était une personnalité incontournable de la vie musicale viennoise de son époque. Ami de Gluck et de Haydn, certains de ses nombreux élèves devinrent plus tard célèbres : Beethoven, Franz Schubert, Giacomo Meyerbeer, Carl Czerny mais aussi le tout jeune Franz Liszt.

La bio en arabe (oui, on s’internationalise !) : فولفغانغ_أماديوس_موتسارت

Ressources liées pour Wolfgang Mozart

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