L’Adagio dit de Tomaso Albinoni, ou de son nom véritable l’Adagio pour orchestre à cordes et orgue en sol mineur, est une œuvre exceptionnelle en ce qu’elle est l’une des plus enregistrées de l’histoire de la musique, et probablement la plus connue du grand public en ce qui concerne la musique baroque. Son auteur est-il aussi connu du grand public ? J’en doute fort. Car si le nom d’Albinoni reste, et restera vraisemblablement encore longtemps, attaché à ce morceau, peu de gens en connaissent le véritable compositeur et les raisons de ce détournement.
Rappel : quelques mots sur Tomaso Albinoni
Tomaso Albinoni (1671-1751) est un compositeur italien qui a composé plus de 80 opéras et qui a, de son vivant, connu une renommée certaine : même Johann Sebastian Bach puisera deux ou trois thèmes dans son œuvre. Cependant, jusqu’aux années 1960 environ, son nom n’est plus connu que des musicologues et des fans de Symphozik (et encore). Mais c’était sans compter Remo Giazotto.
Giazotto est un musicologue, critique musical et compositeur italien né le 4 septembre 1910 à Rome et mort le 26 août 1998 à Pise. Il apprend le piano et la composition au conservatoire de Milan, et étudie la littérature et la philosophie à l’université de Gênes. Quand il découvre l’existence de Tomaso Albinoni, à la fin des années 1930, il décide de s’atteler à la rédaction du catalogue des œuvres de ce compositeur oublié et entreprend de le ressusciter (dans les mémoires, s’entend).
L’œuvre de Giazotto
Déterminé à mener à bien son projet de catalogue, le musicologue se rend dès la fin de la seconde guerre mondiale à Dresde, en Allemagne, dont la Bibliothèque devait abriter une grande partie des œuvres d’Albinoni. Malheureusement, les bombardements intensifs ont en partie eu raison du bâtiment et des partitions tant convoitées.
Mais Giazotto n’a pas dit son dernier mot. Tout comme Gepetto et son morceau de bois, il va à son tour donner vie à un fragment de partition qu’il aurait retrouvé à Dresde (oui, le conditionnel est désormais de mise). Sur ce qu’il reste du fragment, il compose l’œuvre qui restera dans les mémoires comme l’adagio d’Albinoni. Dans sa première publication, datée de 1958, cet Adagio in sol minore per archi e organo di R. Giazotto su due spunti tematici e su un basso numerato di T. Albinoni est présenté comme composé à partir d’une basse chiffrée et quelques mesures d’un mouvement lent d’une pièce orchestrale retrouvées par Giazotto.
Mais du fragment, aucune trace. Ainsi, connaître le fin mot de l’histoire, et notamment l’apport réel d’Albinoni dans la composition de cette œuvre, semble d’autant plus ardu que le témoin et acteur principal de cette énigme est décédé en 1998. Mais est-ce vraiment l’essentiel ? L’objectif de Giazotto fut de faire connaître son protégé Albinoni, et mourir dans l’indifférence du même public qui acclame encore son œuvre en était probablement le prix à payer.
Et à propos de prix à payer, concluons sur une autre particularité de cette œuvre "baroque" : elle ne sera pas dans le domaine public avant…2048 au moins, son véritable auteur n’étant décédé qu’en 1998 ! Mais bon, j’ose compter sur le droit de citation pour vous en présenter un extrait ci-dessous, mon remerciement pour m’avoir lu jusqu’au bout ;-)
Voir aussi : un très bel article d’Alain Duault paru dans Le Figaro sur l’adagio d’Albinoni (voilà qui change des faits divers et des articles écrits à la va-vite par nos amis journalistes).
Anonyme, le 24/09/2021 à 4:50
@Jihel..... Calmos le parano, les gens postent ici sans pour autant vouloir te répondre ou te poursuivre.
Toi tu penses que ceux qui postent après toi te répondent??? Tu peux aller te faire ausculter svp? Merci...
Jihel, le 07/02/2021 à 19:20
Précision à toutes fins utiles, je réagissais au message précédent en reprenant l’expression couramment employée, non pour la confirmer, mais pour être en accord. Je savais pour cet adagio; mais ce ,’&tait pas le moment. Capito ?
Anonyme, le 06/02/2021 à 13:41
Le célèbre adagio en sol mineur est un arrangement de Remo Giazotto (1910-1998) à partir de l’œuvre de Tomaso Albinoni, dont l’éminent spécialiste du compositeur se serait grandement inspiré, mais rien n’est précis à ce sujet et certains affirment sans preuves que Giazotto l’aurait composé de lui-même alors que d’autres affirment qu’il aurait même copié des notes d’une ouvre inachevé retrouvée dans les ruines d’une bibliotéque bombardée lors de la seconde guerre à Dresde en 1945.
Selon Wikipédia : « L’Adagio d’Albinoni, très connu du grand public, est en réalité une œuvre composée en 1945 par Remo Giazotto et éditée en 1958 à partir du fragment d’une sonate perdue d’Albinoni. Le thème de cet adagio se retrouve néanmoins dans plusieurs œuvres musicales du XVIIIe siècle (Andante moderato du concerto en ré majeur pour alto de Carl Stamitz). »
Les affirmations de certains laissent presque entendre qu’Albinoni n’y serait pour rien et donneraient tout le mérite à Giazotto ayant entretenu le plus grand mystère à ce sujet (on se demande bien pourquoi….). Rien n’est prouvable à l’heure actuelle mais les spéculations vont bon train (surtout des ayants droits de Giazotto comme c’est étrange….). Seul à avoir trouvé les restes des compositions mais aurait créé à lui seul l’Adagio si célèbre et l’une des œuvre les plus plébiscitées…
Cette histoire a comme une petite odeur...
Jihel, le 08/06/2020 à 19:33
Adagio d’Albinoni , c’est la magie du rythme régulier redoublé par un brin de fantaisie et une belle mélodie. A la fois rassurant et enchanteur. ;
Anonyme, le 08/06/2020 à 17:09
Je viens d’enterrer mon plus jeune fils le morceau a été enregistré et joué lorsque L’Urne a été déposé
dans le caveau.Tout le monde a été ému.
Anonyme, le 24/10/2018 à 11:52
Bel article. J’ai découvert en définitive le compositeur cet oeuvre sublime.
En écoutant cet Adagio, je suis profondément EMU. Pour mon dernier voyage, j’implore que ce morceau m’accompagne......
Merci
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