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Nicolaï Rimski-Korsakov
Biographie

« Le magicien russe de l’orchestre »

Nicolaï Rimski-Korsakov en bref

Nom Rimski-Korsakov
Prénom Nicolaï

Naissance 18/03/1844, à Tikhvin (Russie)
Décès 08/06/1908, à Lioubensk (Russie)

Nation Russie
Époque musicale Romantique

Enfance, études

Nicolaï Andreïevitch Rimski-Korsakov est né le 18 mars 1844 dans la ville de Tikhvin, près de Novgorod (Ouest de la Russie). Bien qu’il soit très doué pour la musique, sa famille n’encourage pas sa vocation et l’envoie en 1856 à l’école des cadets de la marine de Saint-Pétersbourg. Il s’engagera ensuite dans la marine impériale russe. Mais, parallèlement à ses études scientifiques, il prend des cours de piano et se rend souvent à l’opéra. Il découvre et admire alors Mickaïl Ivanovitch Glinka, compositeur russe.

En 1860, il est présenté au jeune Mili Balakirev, pianiste réputé. Rimski-Korsakov se joint au groupe de ses jeunes disciples (Modest Moussorgski, César Cui, Alexander Borodine) qui vont constituer ensemble le Groupe des Cinq. Mais, promu au grade d’aspirant en 1862, il doit s’embarquer pour une croisière de trois ans autour du monde. Balakirev l’engage à enrichir ses connaissances et sa culture musicale à l’occasion de ses missions dans la marine. De ses lointains voyages, il envoie à son ami ses 1ères œuvres qui remportent un vif succès.

À son retour, Rimski-Korsakov s’installe à Saint-Pétersbourg où il est affecté au ministère de la marine. Il termine sa Symphonie en mi bémol mineur (écouter le début du 3ème mvt) que César Cui présente comme la première symphonie russe. En 1871, il est nommé professeur de composition au conservatoire de Saint-Pétersbourg.

Un drôle de professeur

Quand, à 27 ans, il accepte le poste de professeur de composition et d’orchestration au conservatoire, il est conscient de ses lacunes techniques : « j’étais un amateur, et je ne savais rien ». Lors de ses 1ères années, il bluffe donc ses élèves et apprend en même temps qu’eux : « au début mes élèves ne pouvaient se rendre compte de mon ignorance. Quand ils commencèrent à en être capables, j’avais acquis les connaissances qui me manquaient ! »

Finalement, il est devenu son propre meilleur élève, étudiant avec acharnement l’harmonie et le contrepoint, techniques occidentales peu connues en Russie. Des compositeurs célèbres ont été ses élèves : Alexandre Konstantinovitch Glazounov, Igor Stravinski, Sergueï Sergueïevitch Prokofiev, et l’influence de son orchestration est évidente chez Maurice Ravel, Achille Claude Debussy, Paul Dukas, et Respighi.

Carrière musicale

Bien que déjà professeur au conservatoire, Rimski-Korsakov n’en reste pas moins officier de marine. Au printemps 1873, il est nommé Inspecteur des orchestres de la marine impériale. Sa nouvelle mission lui permet d’approfondir considérablement ses connaissances. Le compositeur passe le plus clair de son temps à étudier et enseigner. Aux yeux de ses amis, il commet l’erreur de se perdre dans l’étude de compositions et de techniques dépassées comme le contrepoint. Il leur semble qu’il brade son héritage russe pour composer des fugues ou des sonates, formes occidentales archaïques. Moussorgski regrette : « Le génial Koochka s’est perverti ».

Deux projets le sortent de cette impasse : la collecte de vieux chants populaires, ce qui lui fait découvir les vieux rites paysans qui l’obséderont dans ses opéras (il en fait une quarantaine d’arrangements autour de 1874) ; la publication des œuvres de Glinka jusqu’en 1878. En février 1878, il écrit La Nuit de mai où il réalise une synthèse entre les techniques contrapuntiques et l’inspiration russe. Après la composition de La Demoiselle des neiges (Snegourotchka) en 1881, qui lui vient avec une facilité inattendue, son inspiration connaît une période creuse de 1883 à 1886. Il s’occupe en orchestrant les œuvres de Moussorgski et en terminant Le Prince Igor de Borodine. De 1886 à 1890, il se consacre à la révision des manuscrits de Moussorgski.

En 1886, avec l’aide d’un mécène, il organise les « Concerts symphoniques russes » où il dirige la plupart des œuvres du répertoire. Il compose pour les Concerts ses œuvres les plus brillantes : Shéhérazade (écouter le début du mvt n°2), le Capriccio espagnol, La Grande Pâque russe, et il termine d’orchestrer la Nuit sur le Mont Chauve de Moussorgski. Il se détourne ainsi des influences du contrepoint, pour se tourner vers des développements figuratifs et brillamment orchestrés qui deviennent sa spécialité. Ce sont d’ailleurs aujourd’hui les œuvres les plus diffusées, tant pour leur originalité que pour leurs thèmes fantastiques et leur puissance évocatrice.

En 1892, le compositeur souffre d’un second manque d’inspiration. Cela est principalement dû à la fatigue physique et psychique, causée par la neurasthénie, le fait que sa femme et son fils tombent malades, la mort de sa mère, et la mort de son avant-dernier fils. Il arrête de participer aux Concerts. Il songe également à abandonner la musique définitivement. Paradoxalement, c’est une autre mort qui lui confère un nouvel élan artistique : celle de Piotr Ilitch Tchaïkovski en 1893. Elle lui donne la possibilité de reprendre le thème de l’opéra inachevé de ce denier : La Veille de Noël. Il se met alors à composer des opéras, au rythme d’un tous les dix-huit mois.

Lors de l’exposition universelle de 1889, il dirige deux grands concerts de musique russe et prend contact avec les musiciens français et les courants musicaux nouveaux. En 1905, le compositeur est destitué momentanément de ses fonctions au Conservatoire pour avoir apporté son soutien public à des étudiants rebelles. Il dirige à Paris, en 1907, les cinq concerts historiques russes organisés par Sergueï Diaghilev.

Le « stress » accumulé lors des dernières années amplifie les effets de l’angine de poitrine dont il souffre depuis 1890. Dès 1907, la maladie progresse au point qu’il est incapable de composer. Il meurt le 8 juin 1908 dans sa propriété de Lioubensk. À l’occasion de sa mort, Stravinski, très ému, compose un chant funèbre (Opus 5) pour orchestre à vent.

Un compositeur engagé

Durant la révolution russe de 1905, Rimski-Korsakov apporte son soutien aux étudiants et écrit quelques articles dans les journaux où il critique les actions réactionnaires de la direction du Conservatoire. En réponse il est licencié. Cet événement provoque l’indignation des milieux intellectuels et musicaux : plusieurs professeurs, ainsi qu’une centaine d’étudiants quittent le conservatoire en signe de protestation. Rimski-Korsakov reçoit des milliers de lettres de soutien. Finalement, en décembre 1905, il est réintégré.

La polémique continue pourtant à la parution de son opéra le Coq d’or, une critique voilée de l’autocratie et de l’impérialisme russe. La première ne sera donnée qu’en 1909, après la mort du compositeur et dans une version tronquée.

Œuvre

Plus qu’un constructeur, Rimski-Korsakov est d’abord un conteur et un peintre. À part sa suite symphonique Shéhérazade, son œuvre la plus connue est le Capriccio espagnol (écouter la fin) qui a inspiré Ravel pour sa Rhapsodie espagnole (écouter la fin de la Feria).

Si ses opéras sont peu représentés, beaucoup d’extraits sont célèbres comme le Vol du Bourdon extrait de Tsar Saltan : écouter.

Tempérament généreux, il a beaucoup fait pour populariser les partitions de ses amis du Groupe des Cinq, qu’il édite et complète quand c’est nécessaire. Notamment, c’est grâce à sa spectaculaire orchestration que La Nuit sur le Mont Chauve, superbe pièce pour piano de Moussorgski, est au répertoire des concerts : écouter le début au piano puis à l’orchestre.

Il demeure aujourd’hui un prodigieux compositeur qui, tout comme Moussorgski, a permis à l’âme russe de s’exprimer dans toute son authenticité.

Pour plus d’informations sur les œuvres, voir Wikipedia

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